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ÉTUDE SUR LA COMPOSITION DU GRISOU
M. Leproux, Ingénieur au Corps des Mines,. connut ces
résultats. Pour me permettre de les vérifier, il eut l'idée de m'offrir; en vue de la recherche de l'argon, du grisou de Saint-Étienne et du Plat-de-Gier, qu'il savait dégagé sous pression notable, et qui provenait, par suite, de portions de massifs oit l'air ne devait pas avoir pénétré dans les temps actuels. Si l'azote de pareil grisou possédait le taux d'argon particulier à l'azote atmosphérique, on pourrait admettre que l'air auquel il appartenait avait été emprisonné dans la houille, vers l'époque reculée oh s'était formé le grisou, c'est-à-dire que, suivant l'expression de M. Leproux, on serait en présence d'air fossile. Ainsi il devenait de plus en plus intéressant de déterminer avec précision la proportien d'argon contenue dans l'azote du grisou. Le dosage effectué sur l'un des échantillons envoyés par M. Leproux (grisou de Saint-Étienne) me donna 1,18 d'argon p: 100 d'azote. C'était justement le même taux que dans l'azote atmosphérique. Encouragé
par ce résultat, je généralisai les recherches. Avec la recommandation de M. l'Inspecteur général des Mines Aguillon, je demandai de nouveau du grisou à diverses Compagnies minières; elles mirent encore un empressement pour lequel je leur exprime mes plus vifs remerciements, à me fournir tous les échantillons qui m'étaient nécessaires, les prélevant, autant que possible, à des soufflards ou des trous de sonde qui débitaient le gaz sous pression sensible. Prélèvement des échantillons de grisou sans aucune introduction d'air. On a recueilli chaque échantillon en fai-
sant passer dans une série de quatre ou six bouteilles de 61a,5 ) un courant de grisou qui chassait l'air par dépla(") La série est contenue dans une caisse d'où les bouteilles ne sont pas retirées pour la prise d'échantillon et qui se transporte commodément.
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cernent; puis, les bouteilles étaient fermées par des pinces serrant de bons caoutchoucs à vide. La récolte du grisou sur l'eau doit être ici proscrite, si l'on veut atteindre à une grande précision ; car l'eau, qui dissout sensiblement et
inégalement l'azote et l'argon, pourrait altérer le rapport cherché des deux gaz, le diminuant ou l'exagérant suivant les cas. Pour Séparation de l'azote contenu dans le grisou. arriver, à la détermination de ce rapport, il faut, quand on a le grisou, en séparer d'abord l'azote avec son argon. A cet effet, on envoie le grisou sur de l'oxyde de cuivre chauffé au rouge, puis dans derla potasse. J'ai trouvé très avantageux d'employer à cette opération un appareil analogue à celui qui me sert pour le dosage de l'argon et dans lequel une trompe à mercure fait constamment circuler les gaz sur les réactifs. Voici quelques détails *sur les dispositions adoptées et là marche des opérations. On relie une_ des bouteilles pleines de grisou avec une pompe à mercure; la liaison est réalisée avec un tube de verre de petit diamètre qui s'adapte d'un côté à la pompe et de l'autre à un caoutchouc porté par la bouteille et fermé par une pince. On fait en quelques instants le vide dans la pompe; puis, en ouvrant la pince, on établit la
communication avec la bouteille ; la pompe se remplit de grisou. D'autre part, on a préparé un appareil oh doit se décomposer et disparaître la partie combustible du grisou. Cet appareil comprend essentiellement un tube de porce-
laine AB, verni intérieurement et extérieurement, rempli d'oxyde de cuivre et disposé sur une rampe à gaz qui permet de le porter au rouge. Une de ses extrémités.A. est en relation avec un tube de verre vertical T, qui s'élar-
git à la partie inférieure et plonge dans une petite cuve à mercure M. L'autre extrémité - B communique avec un ballon d'une trentaine de. centimètres 'cubes, noyé