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DANS LES MINES A GRISOU
RÉGLEMENTATION DES EMPLOIS DE L'ÉLECTRICITÉ
fut rompu dans une caisse en bois de 80 litres de capacité, contenant un mélange explosif d'air et de grisou très pur, soutiré de trous de sonde pratiqués dans des couches de houille ; il en résulta l'explosion du mélange. L'expérience fut répétée en intercalant l'une des bobines d'un fort électro-aimant ; cette foisun courant de interrompu bruSquement, suffit pour enflammer le grisou. Le même résultat fut obtenu avec les deux bobines de l'électro-aimant intercalées et un courant de Dans les mêmes conditions, un courant de 1/2 ampère enflamma le gaz d'éclairage, mais non le grisou. Ces expériences montrent bien l'influence de la self-induction des bobines, laquelle permet à des courants relativement faibles de produire l'explosion de mélanges inflammables. Les étincelles qui prennent naissance aux balais des machines à courant continu proviennent de ta self-induction propre des différentes sections de l'armature ; ces sections sont en effet mises successivement en court-circuit par les frotteurs, ce qui donne lieu à- des extra-courants. Les plus fortes étincelles sont dues à l'interversion brusque du courant dans les sections commutées, fait qui tend à se produire quand les balais ne sont pas bien calés. La charge des machines électriques employées dans les divers travaux miniers est soumise à des fluctuations parfois très considérables qui obligeraient à chaque instant de faire varier l'angle de calage pour obtenir le minimum d'étincelles. On s'abstient généralement, dans les moteurs tournant-dans un sens invariable, de changer le décalage ; dans ceux qui doivent tourner dans les deux sens, comme les électromoteurs des machines destinées à la traction et autres, on cale les balais d'une façon invariable, perpendiculairement à la ligne des pôles ou suivant cette ligne selon le mode d'enroulement de l'induit. Ce système occasionne le plus grand nombre d'étincelles, surtout aux arrêts et aux changements de marche, lorsque l'intensité du courant varie brusquement. Des expériences ont été faites sur un petit moteur Gramme enroulé en Série, placé dans la cloche de 80 litres dont il a été question ci-dessus et travaillant sous différents régimes. On est parvenu à mettre le feu au grisou dans des conditions variées et avec des frotteurs de nature différente (faisceaux de fil de cuivre, balais en clinquant, bandes de toiles de cuivre superposées, lames de charbon) ; on a aussi trouvé des limites en dessous desquelles l'inflammation n'a pas eu lieu: Mais ces limites
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sont propres au moteur employé et, dans chaque cas particulier, on trouvera des valeurs caractéristiques. Ainsi deux dynamos à courant continu de même force, de même forme et ne différant que par le nombre des sections de l'armature, donneront évidemment des résultats dissemblables ; la .réduction du nombre des bobines .de l'induit a pour effet, toutes choses égales d'ailleurs, d'augmenter les crachements aux balais. Le système d'enroulement des inducteurs a une influence marquée sur la production des étincelles ; ainsi elles seront plus importantes avec une machine excitée en série, où le courant varie de la même façon dans les bobines magnétisantes et dans l'armature, qu'avec une machine excitée en dérivation où le champ magnétique varie peu. Le problème est aussi compliqué que pour les conducteurs
et on ne pourra, après avoir fait des expériences sur certains types, en appliquer les conclusions aux autres types. Chaque appareil doit, à notre avis, être étudié séparément. Les remarques
précédentes se rapportent aux machines électriques travaillant normalement.
Les étincelles éclateront surtout lors des variations brusques de l'intensité du courant, et bien peu de dynamos ou électromoteurs à courant continu auront, dans ces conditions, une innocuité complète vis-à-vis du grisou. On a également préconisé telle ou telle espèce de balais dans le but de diminuer des étincelles au collecteur ; en réalité chaque type de machine s'accom-
mode de frotteurs qui pourraient ne pas convenir à d'autres types, et on est souvent réduit à faire des essais avant d'adopter un type définitif de balais. Mais, si les étincelles offrent du danger au sein des mélanges grisouteux, nous verrons que l'esprit inventif des constructeurs
a fait naître déjà des moyens variés pour le conjurer et que l'emploi des a.ppaieils électriques, dans les limites ci-après indiquées, n'est pas plus dangereux que l'emploi des lampes Mueseler ou autres, dites de sûreté, dans.. les atmosphères inflammables.