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ÉTUDES GÉOLOGIQUES SÛR LA MER ÉGÉE
File, notamment au mont Stivi (promontoire de Tigani, au sud-ouest) (261, 262), dans le mont Phako, dans toutes les collines du promontoire de Plaka, etc. Dans les grès verts, ces débris, qui paraissent résulter d'un ballottage, parles eaux et d'un dépôt dans un estuaire, sont très petits, mais très nombreux ; on y remarque, en particulier, des écailles de Conifères ; malheureusement nous n'avons pas rencontré de point ou le grain de la roche fût assez fin pour avoir conservé quelque détail de forme ou de nervation caractéristique; et M. de Saporta, qui a bien voulu examiner nos échantillons, a cru seulement pouvoir nous dire que quelques-uns des fragments se rapportaient à des Monocotylédonées. Dans les grès roses, on trouve, au sud-ouest de Goutmatos (nord-est de l'île), des empreintes de grandes dimensions, notamment des feuilles lancéolées
de 8 à 10 centimètres de long sur 2 de large, articulées sur une tige (267), et M. de Saporta, qui les a également
étudiées, nous a écrit que l'un de ces échantillons pourrait, à
la rigueur, représenter quelque tronçon de fronde de Palmier.
Dans ces conditions, nous ne pouvons donner aucune indication précise sur l'âge des terrains de Lemnos-; cependant quelques caractères pétrographiques du terrain, ainsi que le raccordement possible avec les terrains
de régions voisines (*), nous conduisent, comme nous l'avons dit, à supposer qu'ils représentent une sorte de fiysch et sont, soit supracrétacés, soit éocènes, en relation possible avec.
la grande transgression, qui, à la fin de l'époque crétacée,
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général, a; été caractérisée par des dépôts gréseux, plus ou moins poudinguiformes, du même genre (*). La solution réelle de la question sera peut-être, comme nous l'indiquions plus haut, donnée un jour par l'étude de l'île d'Imbros, si voisine de celle de Lemnos et si visiblement en relation avec elle. Là, en effet, une Compagnie anglaise s'est fait concéder vers 1875 et a commencé à exploiter des lignites,
qui pourraient quelquefois résulter d'une accumulation locale de débris végétaux semblables à ceux que l'on trouve disséminés à Lemnos. Il serait évidemment intéressant de vérifier si ces lignites sont en relation avec des grès semblables à ceux de Lemnos et s'ils ne contiennent pas quelque plante mieux caractérisée. Mais, en attendant cette confirmation, il va de soi que nous ne pou-
vons songer à établir un rapprochement avec les autres dépôts de lignite de la mer Égée, tels que ceux de Mételin, de l'Eubée, de l'Attique, décrits plus haut dans l'étage pontien ('), ou ceux que Tchihatcheff a signalés à Lapsaki, sur les Dardanelles, dans le levantin ('), et von Hochstetter, en Turquie d'Europe, au-dessus du levantin ou même dans le quaternaire. Car cette énumération même montre que des lignites existent, dans cette région, à de très nombreux niveaux. Sans chercher, par suite, à préciser d'une façon positive, l'âge de ces sédiments, nous nous contenterons de remarquer qu'ils sont très certainement antérieurs aux éruptions tertiaires (peut-être miocènes), qui les ont manifestement
a ramené les eaux sur de si vastes étendues et qui, en
(*) S'il était permis de chercher un point de comparaison à ,aussi grande distance, nous en trouverions un également dans les grès de
(*) C'est évidemment dans les terrains supérieurs du crétacé ou dans l'éocène qu'on rencontre le plus d'analogies. Mais les grès et schistes éocènes, que Tchihatcheff a. observés en divers points d'Asie Mineure, sont toujours accompagnés de calcaire, de marnes et souvent de dépôts de gypse. L'analogie avec le flysch crétacé de l'Eubée ou de Thessalie et les grès crétacés à empreintes de plantes d'Erégli en Bythinie, proposée plus haut, nous parait plus vraisemblable.
Nubie, dont la description par Zittel (BeitrOge zur Kenntniss der Lybis-
chez Wüste) correspond singulièrement à nos grès de Lemnos. Nous avons indiqué plus haut un autre rapprochement d'aspect extérieur avec les grès du Karoo. Dans ces deux cas, les conditions de formation paraissent avoir été analogues. (**) Voir plus haut, p. 176. Les terrains qui englobent ces ligniteà n'ont aucun rapport avec les grès h végétaux de Lemnos. (***) Loc. cit., III, 177.
