Annales des Mines (1898, série 9, volume 13) [Image 173]

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338 EXPÉRIENCES ET THÉORIES SUR LE TUBE DE PITOT

tube de Pitot fût très petite, de forme bien cylindrique,

avec des bords bien tranchants. Ces conditions m'ont toujours paru inutiles. La seule -qu'il importe vraiment de satisfaire, c'est que la section terminale du tube soit parfaitement plane. Mais le cas dans lequel nous venons de trouver le Pitot exact est peu fréquent. Habituellement les courants fluides sont tumultueux ; il s'y produit sans cesse des remous, des tourbillonnements qui modifient continuellement la vitesse absolue des particules fluides, en sorte que la

vitesse instantanée en un point déterminé varie, très rapidement, entre des limites qui peuvent être très écartées l'une de l'autre. « L'écoulement dans le canal le plus régulier est un phénomène extrêmement complexe... La -masse du courant est traversée sans cesse par des mouvements giratoires, qui en mélangent toutes les couches... Au premier abord tout paraît confus et irrégulier, mais ce désordre n'est qu'apparent, et si l'on fait, même pour un temps assez court, les moyennes de toutes les

vitesses qui se succèdent en chaque point de la Section, des lois précises se manifestent bientôt ; ces moyennes prennent une valeur parfaitement déterminée autour de laquelle les vitesses instantanées oscillent _avec une sorte de périodicité ("). » Il y a donc à considérer en chaque point une vitesse moyenne locale(**). C'est cette moyenne qui doit entrer dans l'expression du débit, et que, par conséquent, l'on

cherche à mesurer. Est-ce que le. tube de Pitot la fera connaître par la même formule que précédemment ? bien faudra-t-il introduire un coefficient a (formule 2) et (*) BAZIN, Note sur la mesure des vitesses à l'aide du tube jaugeur (Annales des Ponts el Chaussées, 1881, p. 227). (*") BOUSSINESQ, Essai sur la théorie des eaux courantes.

ET SUR LE MOULINET DE WOLTMANN

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quel sera ce coefficient ? Telle est l'importante question qui se pose. L'expérience que je vais rapporter nouspermettra de répondre que : Il faut effectivement introduire nu coefficient a plus grand que l'unité. Ce coefficient est variable et d'autant plus éloigné de l'Unité que le courant est plus irrégulier,

plus tumultueux. Il se peut parfois qu'il faille l'élever jusqu'à une valeur bien plus grande que celle (1,15) qui est généralement adoptée par les hydrauliciens.

Pour faire agir sur le Pitot un courant de vitesses variables suivant une loi connue, j'ai imaginé de le plonger successivement à des intervalles très rapprochés, dans deux courants réguliers, homogènes, cheminant côte à côte. A cet effet, une caisse AB (fig. 4) a été divisée, par

FIG. 4.

une cloison longitudinale MN, en deux compartiments Aet B dans lesquels on pouvait maintenir, au moyen d'un ventilateur et de vannes, des pressions déterminées, aussi. différentes l'une de l'autre qu'on le désirait. L'air s'échappait des compartiments par des buses mitoyennes régulièrement convergentes, en sorte que l'on obtenait deux veinesfluides a et h juxtaposées jusqu'à une petite distance

des orifices x, y, et telles que, dans chacune d'elles, lavitesse était bien constante, ainsi d'ailleurs que la pression statique toujours égale à, la pression atmosphérique environnante.