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LE BASSIN CRÉTACÉ DE FUVEAII
de Gardanne, la bande de Mimet et le massif de l'Étoile. Le parallélisme est complet. Seul le cran de retour n'a pas, dans le midi, d'équivalent semblablement placé ; j'ai essayé de montrer que c'était seulement une faille de tassement, dont l'origine dépend bien .des mêmes phénomènes, mais en dépend en quelque sorte indirectement, dont le voisinage avec la faille d'Abscon est purement fortuit, et dont la place est pour ainsi dire indéterminée, sans rapport nécessaire avec aucun des accidents précédents.
Un des traits essentiels de ce rapprochement est la superposition du lambeau de Denain au terrain houiller en place. Depuis que j'avais avancé cette hypothèse dans un précédent mémoire, elle avait été combattue par M. Chapuis. J'ai longuement répondu aux objections présentées par M. Chapuis, en reconnaissant toutefois qu'il convenait, Comme M. Chapuis l'a montré, de substituer partout,
,dans mon ancienne interprétation, la faille d'Abscon au cran de retour. J'ai pu, dans cette discussion, .ajouter de nouveaux arguments, préciser le caractère du faisceau ..de Douai et _montrer,. en particulier, que la 'comparaison avec les coupes du Pas-de-Calais semble trancher définitivement la qUestion.
Enfin un examen sommaire des coupes publiées ,par M. l'abbé de Dorlodot pour la région de Fosse à l'est de Charleroi m'a permis, en modifiant légèrement son inter-
prétation, de montrer que les mêmes phénomènes se poursuivaient jusque-là, qu'on y retrouvait le lambeau de poussée et .la lame de Charriage semblablement disposés, et que la grande faille. du Midi devait-se continuer jusqu'au-delà de Liège, sans diminution sensible dans 'l'ampleur des chevauchements. La notion de: laines. de charriage, c'est-à-dire de lambeaux non renversés se trouvant à la base des lambeaux
de poussée, n'est pas une notion nouvelle dans l'étude
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des grands phénomènes de charriage, elle a déjà été utilisée par M. Lugeon dans ,son beau mémoire sur le Chablais, auquel j'ai emprunté l'expression. Je crois seulement que les exemples de la Provence et du Nord en précisent mieux le rôle et l'importance ; ils montrent, en tout cas,
que le fait doit être assez général et se retrouver dans d'autres pays. C'est une complication, mais une complication ordonnée et rationnelle des grands phénomènes de charriage ; elle m'a servi à souligner l'accord complet
entre deux interprétations faites à distance et d'une manière tout à fait indépendante et, en accentuant ainsi le parallélisme des coupes dans la chaîne houillère du Nord et dans la chaîne tertiaire du Midi, elle met plus vivement en lumière l'invariabilité du mécanisme auquel sont dues les chaînes de montagnes.