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LA GRÈVE DES OUVRIERS MINEURS
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S'il plaisait un jour aux patrons de vendre leurs charbons à 6 schellings en moyenne. C'est la crainte de voir les membres ouvriers du Comité mixte céder une fois de plus sur cette question, qui a, croyons-nous, contribué c'est le plus puissamment au refus des pleins pouvoirs; cette crainte qui a dominé toute la grève. A côté de cette question, il y avait celle des augmendu tations demandées sous la double forme : substitution taux del() p.100 au taux de 8 3/4p. 100, et augmentation immédiate de 10 p. 100. Cette dernière prétention n'a était été introduite qu'après coup. La première des deux inquiéplus sérieuse. Elle indiquait non seulement une mécontentement pour le prétude pour l'avenir, mais un sent. Ce mécontentement était-il justifié? Les salaires, aux taux du mois de mars 1898 (soit 12 1/2 p. '100 audessus du salaire type) sont-ils réellement bas ?
Si l'on s'en tient à l'examen des taux depuis que
l'échelle fonctionne, on trouve que, à part la période milieu essentiellement favorable qui s'étendit de 1890 au de 1892, période où les salaires s'élevèrent jusqu'à près de 50 p. 100 au-dessus du salaire type, les salaires taux actuel. n'ont jamais été notablement au-dessus du dépassé 171/2 Jusqu'au milieu de 1889, ils n'avaient pas ils étaient tombés au p. 100 au-dessus du salaire type ; 100 en 1887. A la fin de 1889 et en taux de 2 1/2 p.
jusqu'à 1890, ils s'élevèrent progressivement pour arriver baissèrent 50 p. 100 au-dessus du salaire type, mais ils ils ne sont en 1891, et encore en 1892. Depuis lors, envi-
guère remontés, mais sont restés assez fixes, aux dessus. Le taux de rons du taux de 10 p. 100, plutôt au 12 1/2 p. 100, s'il ne rappelle que de loin les périodes eXceptionnellement heureuses, n'eSt donc nullement un ou taux bas : il n'a été dépassé qu'au cours de quatre Cinq exercices, pendant un fonctionnement de vingt-trois ans.
DU PAYS DE GALLES EN 1898
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Maintenant, ce taux correspondrait-il à des salaires bas, d'une manière absolue ?
Il y a eu, à ce sujet, dès le début de la grève, des polémiques très ardentes. A la suite des premiers inci-
dents, les patrons publièrent un manifeste, daté du 14 avril, dans lequel ils essayaient de mettre l'opinion de
leur côté en énumérant certains chiffres. Ces chiffres furent l'objet des plus vives critiques de la part des ouvriers, et nous ne serions pas éloignés de croire que ces critiques étaient assez fondées. Le 18 avril, le Comité ouvrier répondait en citant d'autres chiffres, extraits des
statistiques officielles, et ayant pour cette raison le tort d'être un peu anciennes. C'est l'objection capitale que fit à cette réponse une nouvelle note des patrons, publiée
le 28 avril. Les ouvriers traitèrent cette note par le mépris et déclarèrent officiellement, par l'organe de leur Comité, s'en tenir à leur première réplique, mais la polémique ne cessa pas et continua dans la presse et dans les réunions pendant toute la durée de la grève. L'organisation et les habitudes de travail rendent, en effet, toujours très laborieuses les discussions en pareille matière : on peut en juger par ce qui suit. L'organisation du travail dans les houillères du Pays
de Galles comporte, outre les rouleurs, les boiseurs et les ouvriers divers, une série d'ouvriers occupés à l'abatage et au chargement. Le groupement-. de ces derniers diffère suivant les mines. En général, deux ouvriers travaillent ensemble au même point, l'un étant l'aide de l'autre, et recevant un salaire fixe, 3 schellings à 4 sch. 6. Mais, dans maint endroit, un ouvrier chargé d'un chan-
tier a sous sa direction plus d'un aide, et quelquefois jusqu'à six ; ces aides sont alors non plus seulement des
hommes faits, mais, en partie, des gamins de douze à seize ans, payés, à la journée, de 2 à 3 schellings. Cet ouvrier devient alors un véritable entrepreneur. On voit