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MÉMOIRE SUR LES PHOSPHATES NOIRS DES PYRÉNÉES
compte de l'importance considérable des phosphates dévo-
niens du Tennessee, de jeter les yeux sur le tableau suivant, qui donne la production annuelle de cette régionz depuis sa mise- en exploitation
(1894).
PRODUCTION DES PHOSPHATES DU TENNESSEE.
MÉMOIRE SUR LES PHOSPHATES NOIRS. DES PYRÉNÉES 19
Géologie. Les phosphates de la région centrale du Tennessee occupent une vaste surface entre la rivière du
même nom et la rivière Cumberland. Nashville est le centre autour duquel rayonnent les différentes voies ferrées qui parcourent ce bassin. Au point de vue géologique,
on trouve, à la base, la série dite de Trenton (Silurien inférieur) qui règne dans toute la partie Ouest de la région,
ANNÇUS
1894 1895 1896
1,97 1898
PRODUCTION EN TONNES
sur les bords du Tennessee. Vers l'Est au contraire, on trouve les formations dites du Niagara et du Helderberg
47.384 45.329 57.846 121.251 320.000
inférieur, qui correspondent, dans l'échelle américaine des
On voit que la production a presque triplé d'une'
année à l'autre. Un fait important a été, en 1897, l'arrivée- de ces phosphates sur les marchés d'Europe. 16.175 tonnes ont été embarquées à Pensacola avec des taux de fretsréellement extraordinaires de bon marché. Les transports
par terre sont, par contre, assez coûteux ; le tarif de Mont-Pleasant, -centre des expéditions, à Baltimore par exemple, n'est pas moindre que 20 francs par tonne.
Une carte récemment publiée par Rhum et O'Neal
indique, pour le bassin phosphaté de Mont-Pleasant, unesurface totale de 3.800 hectares, sur laquelle 1.000 hectares contiennent des phosphates à haut titre. Le rendement probable par hectare est de 8.000 tonnes (*). Voici maintenant un résumé rapide de l'historique et de la géologie des phosphates du Tennessee. J'en emprunte les principaux éléments à une étude très complète sur ce sujet, parue, il y a trois ans, dans les Transactions of Me American Institute of Mining Engineers (**).. (*) Minerai Industry, Année 1897, p 532.
(**) The phosphates of Tennessee, pal' MM. THOMAS, MEADOWS et LYTLe BROWN (Transactions A. I. M. E., vol. XXIV, 1.894, p. 984 et suiv.).
terrains, aux séries du Silurien supérieur. En tous cas, les roches qui terminent ces diverses séries sont toujours des calcaires.
La couche phosphatée fait partie du terrain dévonien qui repose directement sur les calcaires siluriens: Son épaisseur est très faible et se réduit en réalité à la couche phosphatée elle-même et à un schiste noir qui alterne, sur certains points, avec un grès de 3 ou 4 pieds d'épaisseur, qui présente aussi un caractère nettement dévonien. Au dessus commence, en stratification concordante, la série carbonifère, qui débute par une puissante formation., de schistes ardoisiers atteignant souvent
70 mètres de puissance, qui contient la couche à nodules. Une formation de marnes avec bancs calcaires couronne ces schistes et forme le sommet des collines environnantes. L'ensemble du terrain n'a subi que des plissements insignifiants, de sorte que les affleurements du
schiste noir donnent, sur la carte où ils sont reportés, l'illusion d'une vaste courbe de niveau. Cette formation a été décrite d'une manière très complète par le Dr Safford, il y a environ quarante ans ; il y
signalait la présence des nodules et l'existence d'une sorte de grès fétide, mais sans reconnaître dans ce dernier sa composition véritable et sa teneur en phosphate de chaux.*