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L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE
A la même époque, l'application en grand du procédéThomas Gilchrist vient apporter une véritable révolutiOn dans l'industrie du fer, et de l'acier. On fabrique des aciers Bessemer avec les fontes riches en phosphore que donnent des minerais phosphoreux et pauvres, considérés jusqu'alors comme à peu près inutilisables. Les bas prix qu'obtiennent immédiatement les usines de l'Est de la.. France obligent les usines de Terrenoire, de Firminy, de Saint-Étienne, de Saint-Chamond, à renoncer à la fabri-
cation des rails. Pour la Loire, c'est une diminution
brusque de plus de 60.000 tonnes dans la production annuelle ; il faut en même temps réduire la production des fers marchands de qualité 'ordinaire. La plupart des
hauts-fourneaux sont mis hors feu ; toutes les installations Bessemer s'arrêtent l'une après l'autre : la première créée en France, celle de l'usine d'Assailly, à Lorette, a duré seulement vingt-deux ans. Pour ne pas fermer complètement leurs ateliers, les,
usines sont dans la nécessité de chercher de nouvelles fabrications ; elles s'efforcent d'utiliser l'habileté de leur personnel à la fabrication de produits spéciaux, qui ne peuvent être que difficilenient atteints par la concurrence des Aciéries Thomas ou même par celle encore plus craindre des usines du Nord. Cette transformation exige un accroissement de l'outillage, marteaux-pilons, tours, machines-outils de toutes sortes, destinés au.façonnage et au finissage des blindages, panons, obus, bandages, arbres coudés, moulages d'acier, dont . on développe de plus _en plus la fabrication. Presque. toutes les Sociétés métallurgiques ont eu la prudence, d'aecumnler des réserves importantes qui leur permettent d'immobiliseiimmédiatement .de grands ,capitaux ; Saint-Chamond, Firminy", Saint-Étienne, souffrent de cette longue crise de
1880. à 1885; mais elles peuvent aborder de nouvelles fabrications, se créer des débouchés nouveaux. Seule, la
DANS LA RÉGION DE SAINT-ÉTIENNE
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Société de Terrenoire, qui n'a pas eu la prudence des Sociétés voisines, se voit acculée à une déplorable situation financière, et, en 1888, cette usine qui, de 1870 à 1880, a produit des travaux si remarquables, doit arrêter ses opérations.
Pour les autres usines, au contraire, la crise est le
point de départ d'une série de créations et de transformatiens. C'est ainsi que M. A. de Montgolfier, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, qui, depuis 1874, a pris la direction de la Compagnie des Hauts-Foitrneaux,Forges' et Aci'éries de la Marine et des Chemins de fer, à la suite de Pétin et Grandet, décide, dès 1880., de transporter fabrications de la fonte, des rails et des profilés dans un' nouvel établissement mieux placé au point de vue économique. La nouvelle forge est établie au Boucau, à l'embouchure de l'Adour, près Bayonne, et elle peut recevoir dans les conditions les plus fa.vorables, les minerais de Bilbao et les charbons anglais ; elle est en même -tempstrès bien placée pour l'expédition des produits destinés à l'exportation. C'est là un exemple que ne tarderont pas à. suivre presque toutes les grandes usines du Centre ; le Creusot, les forges de Commentry, prennent bientôt des participations importantes dans les usines de l'Est ; plus. tard même le Creusot n'hésite pas à projeter auprès de Cette.,
sur la Méditerranée, un nouvel établissement,
destiné à la fabrication des
fontes pures avec les
minerais importés de la Toscane et de la côte Est (l'Espagne. Parmi les industries métallurgiques qui, à partir de 1880,
Prennent une très grande extension dans la Loire, il con-
vient de citer celle des moulages d'acier et surtout la fabrication du matériel de guerre que toutes les usines, sans exception, vont alors aborder. A l'origine, les aciéries de Firminy se livrent parti-. calièrement à la difficile fabrication .des pièées, d'acier