Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
528
.
-- RAPPORT SUR LES EXPÉRIENCES DE BLANZY
de M. Vieille. Cet étalement a été rendu très sensible, dans les expériences. de Blanzy, par la durée très appréciable du souffle observé à l'entrée de la galerie. Une semblable onde -pourra encore exercer des pressions notables sur un obstacle qui l'arrête complètement, tandis
que, si son passage n'est qu'a moitié barré, elle pourra s'écouler en ne produisant que des suppressions relativement faibles. La façon dont s'est comporté le ventilateur montre qu'une.porte placée au même endroit et n'obstruant
que la moitié de la galerie' serait restée absolument indemne. En s'astreignant à ce que les caisses de dynamite soient
emmagasinées à une distance des portes d'aérage de la mine égale au moins à 200 mètres, on sera à l'abri de tout risque sérieux. Peut-être, par excès de précaution, pourrait-on doubler cette distance dans certaines circonstances exceptionnelles, dans le cas des puits jumeaux par exemple, avec lesquels tout l'aérage de la mine est à la merci des portes qui isolent les, deux puits l'un de l'autre
ou bien, si l'on ne peut obtenir une semblable distance, exiger l'emploi de portes métalliques très résistantes.
La deuxième série d'expériences avait pour but de chercher un moyen d'empêcher la détonation accidentelle d'une caisse de dynamite, dans un magasin, de se trans-
mettre aux caisses voisines. Le procédé expérimenté a consisté à enfermer chaque caisse de dynamite dans un logement maçonné, fermé par -une porte épaisse .en fer et
séparé de ses voisins par des distances plus ou moins grandes. On espérait ainsi protéger les caisses à la fois contre le choc de l'explosion et la pénétration des gaz chauds.
La galerie destinée à ces expériences a été creusée vers le fond de la carrière Sainte-Hélène ; elle se trouvait; au milieu de vieux travaux, dans une couche de
CONDITIONS D'ÉTABLISSEMENT DES. DYNAMITIÈRES
529
houille complètement désagrégée. Elle avait 29 mètres
de longueur et 4 mètres carrés de section; elle était muraillée en maçonnerie de brique de 0m,36 d'épaisseur, sur une longueur de 11 mètres à partir de son extrémité fermée. Elle était boisée sur le reste de sa longueur, soit sur IG mètres à partir de son orifice. La maçonnerie faite à la chaux et terminée, depuis une quinzaine de jours seulement, n'avait guère plus de solidité qu'une maçonnerie en pierres- sèches. Dans cette maçonnerie, on avait ménagé (Pl. XVI, fig. 4), trois logements pour lés caisses
ils étaient placés à une hauteur moyenne de 0m-,50 au-dessus du sol de la galerie ; leurs parois maçonnées avaient -Ir ,30 d'épaisseur ; ils étaient fermés par des portes en tôle de 10 millimètres d'épaisseur, supportées à charnière par la partie supérieure et pouvant être maintenues fermées par un verrou placé à la partie inférieure (Pl. X-VI, fig. 5, 6). Le premier logement était placé à 0',90 du fond de la galerie, le second à 3 mètres du premier, et le troisième à 6 mètres du second. Pour l'expérience, le feu fut mis à la caisse du milieu; en laissant ouverte sla porte de son logement. Les portes des deux autres logements étaient simplement rabattues, mais non fermées au verrou, circonstance qui, dans la pratique, pourrait résulter d'une négligence. Dans ces çle: dynamite ;
conditions, les deux portes n'étaient pas exactement appliquées sur, leur siège et laissaient un entrebâillement de quelques millimètres. La détonation- ne s'est transmise à aucune des deux caisses latérales, et les portes de leur logement ne parurent avoir subi aucun effet de l'explosion. La caisse placée à 3 mètres était seule un peu coincée dans son logement, sans cependant présenter aucun indice de rupture des planches. Le mauvais état du terrain et le durcissement incomplet des mortiers avaient permis une transmission
-