Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
148
STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU
POUR LES ANNÈES 1891 A 1897
régions distinctes : l'une entre les niveaux 90 et 125 oit
dans la soirée plus ou moins loin de leurs chantiers:
se faisait - l'exploitation, l'autre entre les niveaux 165
Aucun ouvrier n'était, au moment de l'explosion, au chantier même où elle s'est produite ; ils venaient sans doute de le quitter après allumage des coups de mine. Un corps a été retrouvé, à une distance assez grande, à moitié enfoui sous les débris.
et 205, en préparation. C'est dans la seconde seule jusque-
là que s'étaient produits des dégagements instantanés d'acide carbonique. Les travaux en étaient soumis à des mesures de précaution toutes spéciales.
Le chantier qui a été le théâtre de l'accident du 2 juin 1896 était à l'extrémité d'une galerie en cul-desac sur 80 mètres de longueur et qui avait pu être poussée seulement avec aérage par diffusion; elle suivait un déran, gement assez important et se trouvait alors -dans des grè,
présentant des passées schisteuses avec intermittenc, de filets charbonneux. L'enquête a établi qu'on n'avait rien remarqué d'anormal les jours précédents ni le jour même et qu'aucun des indices qui précèdent habituelle-. ment les dégagements instantanés (exsudations importantes d'acide ,au front de taille, pression dans les trous de mine, détonations sourdes au chantier, décrépitation du charbon) n'avait été observé. Le 2 juin, vers cinq heures de l'après-4nidi, à l'heure dP
.1a fin du poste', au moment où les ouvriers qui travaillaient au chantier venaient d'allumer un coup de mine, il se produisit une explosion considérable projetant plus de
300 tonnes de charbon plus ou moins pulvérisé et de schistes et quelques blocs de grès, et déversant instantanément dans les galeries du quartier une quantité cle. .gaz qui a été évaluée à 1.500 mètres cubes et qui a vicié l'atmosphère de plus de 6.000. mètres .cubes de galeries. Tous les ouvriers du quartier, avertis par une détonation assez forte et par une chasse d'air très sensible, commencèrent sans doute à fuir ; plusieurs parvinrent au jour malgré l'extinction de leurs lampes ; quelques-uns tom-
bèrent évanouis et purent être rappelés à la vie par les sauveteurs entrés dans la mine presque immédiatement; mais vingt-quatre d'entre eux périrent et furent retrouvés
149
La galerie était obstruée loin en avant du front de taille d'abord par du charbon pulvérulent, puis par des fragments de charbon et de schiste et enfin par des débris pluS gros ; à plus de 10 mètres en avant, on retrouvait un bloc de grès de 3 tonnes ; plusieurs cadres de boisage étaient brisés.
L'examen du théâtre de l'accident a fait supposer qu'il y avait eu plusieurs centres d'explosion au front de taille, le long de la faille que suivait la galerie. Cet accident ayant montré que même les niveaux les moins profonds de la mine de Rochebelle pouvaient don-
ner lieu à des dégagements instantanés d'acide carbonique, on a prescrit pour les travaux de reconnaissance et de traçage (les seuls dangereux, car le gaz acide carbonique paraît toujours être drainé par les travaux de préparation avant les travaux de dépilage) une série de précautions dont les principales consistent à faire précéder l'avancement de trous de sonde de 3 Mètres de- longueur -et à ne faire l'abatage que par volées de coups de mine tirées en l'absence des ouvriers. Les différents accidents qui ont été énumérés ci-dessus
et ceux qui sont compris dans les - tableaux peuvent -se
classer ainsi qu'il suit (nous en avons écarté les deux accidents de grisou de la mine de plomb argentifère de Pontpéan, afin de n'y .comprendre que les accidents des mines de charbon).