Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
332
L'ATTELAGE
AUTOMATIQUE
DES
VÉHICULES
SUR LES
CHEMINS
DE
FER AMÉRICAINS
333
Constitution du crochet d'attelage. — Nous avons considéré jusqu'ici le crochet d'attelage à sa position d'accouplement, et comme s'il était d'une seule pièce. En réalité, nous savons qu'il est composé de deux pièces articulées, ce qui lui permet de s'ouvrir et de se refermer. La première pièce, que l'on peut nommer le corps du coupleur, comprend la tige et la partie postérieure du
l'usure, au contact A de la queue de la griffe et du système de verrouillage (fig. 3). Remarquons d'abord que cette usure sera d'autant plus grande que l'on portera l'articulation plus en arrière, puisque le bras de levier de l'effort appliqué à l'extrémité de la griffe sera plus long. Mais, de plus, le jeu de la griffe se transmet à son
crochet. La seconde, que nous appellerons la griffe (*), comprend la partie recourbée du crochet ; elle se prolonge en arrière par une queue déforme plus ou moins compliquée, dont la mission est d'entrer en contact avec le système de verrouillage. Le corps du coupleur porte à son extrémité antérieure deux douilles (lugs), entre lesquelles vient se placer la griffe, percée d'un trou, et le tout est traversé par une cheville (pivot pin) qui réunit les deux pièces et leur sert d'axe de rotation.
extrémité C, amplifié, suivant les cas, dans le rapport
Position de l'articulation. — En quel point faut-il briser le crochet en y plaçant l'articulation? Au début, l'on plaçait cette articulation très en avant, ne laissant à la griffe que la partie du crochet située en retour. Depuis, s'est, au contraire, manifestée une tendance à la ramener nettement en arrière du coude du crochet. Il y a, à cette dernière disposition, un inconvénient assez sérieux : elle diminue la sécurité du coupleur. Dès que celui-ci est en service depuis quelque temps, la cheville servant de pivot s'use, son logement s'élargit, et par conséquent l'articulation prend du jeu. De même, il se produit un certain jeu, par suite de (*) Il n'existe pas de terme français qui puisse traduire exactement le mot anglais Knuckle, lequel, en plus de sa signification ordinaire de phalanges, implique ici l'idée d'une main à demi fermée,
AB
BC ou dans le rapport g-^- > rapports qui augmentent tous deux quand on reporte l'articulation en arrière. Et comme le jeu de l'extrémité de la griffe a pour effet d'augmenter l'ouverture de l'appareil, on comprend l'influence de la position de la charnière sur la sécurité du coupleur. La modification dont nous parlons n'est donc admissible qu'à la condition de renforcer et durcir suffisamment les pièces susceptibles de s'user. Par contre, cette disposition présente de sérieux avantages. D'abord elle permet au coupleur de s'ouvrir plus largement, ce qui, particulièrement dans les courbes, facilite beaucoup l'accouplement. Puis, au lieu d'exposer directement aux chocs l'articulation, toujours relativement fragile, on la met ainsi à l'abri derrière une partie solide de la griffe, et cela suffît pour prolonger sensiblement la durée des coupleurs. Quelques chiffres feront bien ressortir ce point (*) . Pendant l'année 1898-1899, sur 33.000 voitures munies de (*) Ces renseignements sont empruntés aux statistiques du Chicago Mihvaukee and Saint -Paul R. R,