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ANALYSE MÉCANIQUE DES SOLS SOUS-MARINS
ANALYSE MÉCANIQUE DES SOLS SOUS-MARIN'S
du tamis, pour dégager les ouvertures qui se seraient bouchées. On cesse l'opération dès que la quantité des grains séparés devient insignifiante, car il est évident, en se rapportant à ce qui a été dit plus haut, qu'il faudrait prolonger l'opération pendant un temps démesurément long pour qu'il ne passât absolument plus rien. D'ailleurs, les mailles sont toujours un peu inégales, et l'on déforme quelquefois le tissu en le tendant sur le manchon de verre.
au mortier d'acier, traité par un acide, lavé et tamisé aux divers tamis. Chaque portion ainsi obtenue a été isolée. J'ai fait choix, pour mes expériences, de ce minéral parce qu'on le trouve dans tous les échantillons de fonds. Bien que j'aie eu la précaution d'essayer d'arrondir les grains avant de les tamiser, en les frottant avec de l'eau entre deux glaces dépolies, la plupart d'entre eux étaient encore beaucoup plus anguleux qu'ils ne le sont dans la nature. Pour expérimenter, on procédait de la manière suivante : un aide plaçait une petite quantité de grains, à peu près une pincée, dans une capsule et l'humectait de quelques gouttes d'eau. Puis, debout et près de l'orifice supérieur du tube rempli jusqu'au bord, il prenait, avec la pointe d'une spatule en platine, un peu des grains mouillés et plongeait doucement dans l'eau du tube. Aussitôt les grains se détachaient, tombaient et bientôt passaient en groupe serré devant le premier repère. Le moment était noté sur un compteur à pointage permettant d'évaluer le dixième de seconde. Les grains continuaient à descendre; s'il y en avait qui fussent d'une dimension ou bien plutôt d'une irrégularité de forme trop notablement différente de la moyenne, ils ne tardaient pas à prendre de l'avance ou un certain retard et se distinguaient aisément. La grande majorité des grains s'avançait en masse assez compacte ; ils se dépassaient mutuellement roulant sur eux-mêmes, alternativement premiers et derniers, selon qu'ils offraient tour à tour au liquide où ils pénétraient leur face la plus étroite ou la plus large. En tout cas, il était aisé de les suivre et de noter exactement leur passage devant le second et le troisième repère. Chaque expérience, répétée cinq ou six fois pour chaque espèce de grain, offrait une remarquable concordance dans les chiffres qu'elle permettait de relever. Un calcul facile donnait en mètres la vitesse de chute par minute.
Chute libre.
Dans les nombreuses analyses auxquelles je me suis livré, j'ai fait aussi usage, pour isoler les divers éléments, du triage provoqué par la chute libre des grains à travers une haute colonne d'eau. J'ai tenu à soumettre cette méthode à une étude détaillée, afin de me rendre compte des ressources qu'elle était susceptible d'offrir à l'analyse mécanique. Le mode opératoire est fort simple. Un tube en verre, d'un diamètre de 2 centimètres et long de 2 mètres environ, a été enveloppé de papier noir mat sur toute sa longueur, sauf le long d'une génératrice où est ménagée une sorte de fenêtre large de 7 ou 8 millimètres. Trois repères sont marqués, le premier à 10 centimètres du sommet, le second 875 millimètres plus bas, le troisième 875 millimètres au-dessous du second. Intérieurement le tube est fermé par un bouchon à intérieur conique, traversé par un petit tube en verre, prolongé lui-même par un tube en caoutchouc fermé par une pince. Le tube a été dressé verticalement et rempli tantôt d'eau douce, tantôt d'une dissolution de sel de cuisine d'une densité de 1,0265, que j'étais forcé d'employer en guise d'eau de mer, très difficile à me procurer. Du quartz hyalin de Madagascar a été concassé, broyé
Tome XVII, 1900.
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