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BULLETIN
de la décomposition surplace des schistes dévoniens; ces argiles sont parfois remplacés par des tufs volcaniques; d'autres fois, par des sables avec cailloux roulés, provenant de la destruction des quartzites et des grès dévoniens. Au dessus se développe la masse de lignite, fréquemment divisée en plusieurs couches distinctes. Elle est recouverte par une couche argileuse parfois enlevée par les érosions et remplacée alors par un diluvium sableux et caillouteux, ou par du lœss, de puissance 1res variable. La puissance totale de l'oligocène va en augmentant depuis les bords jusqu'au centre du bassin, d'une part, du sud vers le nord, d'autre part. Elle atteint 325 mètres vers Brûlil, d'après les résultats donnés par un sondage, et est encore plus forte plus loin au nord. La couche de lignite est connue, dans chacune des branches du bassin, sur une longueur de 26 kilomètres et une largeur de 5 à 6. Elle contient à la fois du lignite compact et du bois fossile, à l'état de tiges tantôt couchées, tantôt verticales. Ses niveaux supérieurs sont formés surtout de lignites terreux (Schmierkohle). Sur les bords du bassin elle éprouve de fréquentes variations de composition ; elle passe parfois àdes schistes ampéliteux, exploités autrefois pour la fabrication de l'alun, d'autres fois au lignite papyracé (Dysodile), qu'on distillait autrefois pour en extraire de la paraffine et des huiles d'éclairage. Ce combustible exceptionnel renferme de nombreux spécimens d'une faune terrestre et d'eau douce, composée de Mammifères, de Reptiles, de Poissons, de Crustacés, d'Insectes, et d'une flore de caractère subtropical, comprenant un Palmier (Burtinia Faujasi), neuf espèces deConifères et de nombreuses Dicotylédones, parmi lesquelles abondent les types d'habitat marécageux. L'ensemble des fossiles observés, rapproché de la faible proportion de cendres dans le combustible, conduit à admettre que les végétaux qui ont servi à former celui-ci s'étaient développés sur place, dans des conditions comparables à celles du marais des régions subtropicales (Sivamps). Les premières concessions du bassin remontent à 1823 et 1831 ; l'exploitation est restée fort peu active pendant longtemps. Depuis une dizaine d'années, elle a pris un développement considérable provoqué, dans une certaine mesure, par le relèvement de valeur de la houille dans le bassin westphalien, mais surtout par l'introduction dans le bassin de la fabrication de briquettes sans addition de substances agglomérantes.
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L'exploitation s'effectue par deux méthodes, qui ne sont, en réalité, que deux variantes du travail à ciel ouvert. L'une, dite Kuhlenbau, consiste à enlever d'abord les terres de recouvrement, en leur donnant un talus de 43°, puis à réserver, au pied de ce talus, une berme de 1 mètre de large et enfin à recouper verticalement la masse de combustible. Quand on a atteint le mur de la couche, on remblaie avec les terres provenant d'un découvert voisin. Entre deux excavations voisines, on laisse une épaisseur de lignite de 1 mètre au moins pour une profondeur de 9 mètres au maximum, de l m ,25 à 2 mètres pour les profondeurs supérieures. Si l'exploitation est conduite rapidement, les éboulements ne sont pas à craindre, ou du moins un boisage sommaire suffit pour les empêcher. Au cours du remblayage, on entame la paroi de protection par de nombreuses recoupes, qui ne doivent pas la traverser complètement, afin de lui conserver une solidité suffisante. On arrive ainsi à extraire une certaine quantité supplémentaire de combustible ; néanmoins, le rendement par cette méthode n'est guère que de moitié de la masse initiale. La faiblesse du rendement explique l'abandon progressif de l'ancienne méthode et son remplacement par l'abatage en grands découverts. Dans cette méthode, comme dans l'autre, on règle à 45° l'inclinaison des terres de recouvrement et on limite à 7 mètres la hauteur maxima des gradins d'abatage. La découverture s'effectue tantôt à la main, tantôt au moyen de puissants excavateurs mécaniques, capables d'enlever jusqu'à 1.200 métrés cubes par journées de dix heures. Les déblais sont transportés à grande distance au moyen de trains formés de wagons basculeurs. La découverture doit avoir une avance d'une vingtaine de mètres au moins sur le front d'exploitation du combustible. Celui-ci se tient bien à une inclinaison de 60°; il est drainé par un système de galeries perpendiculaires à sa direction, espacées de 6 à 8 mètres, larges de l m ,50 et hautes de 2 mètres. Ces galeries sont poussées jusqu'à une distance de 20 mètres dans les régions très aquifères, de 50 à 60 dans celles où la masse est moins imprégnée d'humidité. Dans ce dernier cas, on les relie parfois par une galerie parallèle au front et distante de 80 mètres de celui-ci. Le drainage ainsi réalisé abaisse de 50 p. 100 environ la teneur du combustible en eau, teneur qui était souvent de 80 p. 100 à l'origine.