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LE GISEMENT DE CERRO DE PASCO
tivement considérable, jusqu'à 15 et 20 kilomètres. C'est que la force motrice nécessaire au broyage des « pacos » est fournie par l'eau. On se sert de roues hydrauliques horizontales fort primitives, véritables embryons des roues Pelton, sur lesquelles l'eau agit par choc. Il a donc fallu s'installer là où on pouvait avoir de l'eau à sa disposition, c'est-à-dire toute autre part que sur le gisement, puisque le gisement occupe un point culminant du pays. De là des frais de transport, et aussi, comme actuellement où tous les animaux de bât sont autant que possible accaparés par les exportateurs de minerai de cuivre, des difficultés insurmontables. La teneur en argent des minerais traités aujourd'hui au Cerro de Pasco varie de 300 à 500 grammes par tonne. Minerais de cuivre. — Les minerais de cuivre, exploités actuellement avec une grande activité, sont des sulfures complexes appartenant à la classe des cuivres gris. Ils renferment en proportions variables de l'arsenic, de l'antimoine, du soufre, du fer, du plomb, du zinc, un peu de bismuth et un peu d'argent; le tout associé à une assez forte quantité de silice, si bien que, pour la fusion, il suffit d'ajouter un peu de chaux. L'antimoine est généralement en plus forte proportion que l'arsenic ; le zinc et le plomb sont en faibles proportions. Ces minerais se présentent sous des aspects fort divers et offrent tous les degrés de dureté. Il y en a qui sont sous forme d'une terre noire et friable tachant les doigts ; d'autres ont l'apparence d'une roche à demi fondue et très dure, de couleur noire. On n'y trouve, en général, pas de cristallisation. Les filons de la Dacite seuls contiennent de petits cristaux prismatiques cannelés renfermant à la fois de l'arsenic et de l'antimoine avec du soufre et du cuivre, qui sont sans doute constitués, par conséquent, par un mélange de
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Famatinite et d'Enargite. Les minerais de ces filons de la Dacite sont plus riches en argent que ceux dont je viens de parler; ils sont même parfois aurifères, à Ayapoto, par exemple, s'il faut en croire la tradition. La teneur en cuivre des minerais sulfurés du Cerro est des plus variables; elle atteint 40 et 50 p. 100 pour des lots triés. En moyenne, elle oscille autour de 20 p. 100. Outre ces minerais sulfurés qu'on désigne sous le nom de « métal nègre » on rencontre, dans certaines parties du gisement, des minerais oxydés qu'on appelle « métal de color ». Ces minerais comprennent des carbonates, des sulfates, de l'oxyde noir et du sous-oxyde rouge, avec du cuivre natif en petites quantités, quelquefois, mais rarement, accompagné d'argent natif. Ce « métal de color » se rencontre au toit du «métal nègre». Le contact, quoique fort distinct, par suite de la grande différence de coloration des terrains, ne se fait pas suivant une ligne bien nette; il y a, au contraire, pénétration réciproque des deux formations, sur une très courte distance, il est vrai, de chaque côté de la ligne moyenne. La teneur du « métal de color » varie également dans de très grandes limites ; elle peut atteindre jusqu'à 60 et 70 p. 100; en moyenne, elle est d'environ 20 p. 100. Ce minerai est beaucoup moins abondant que le « métal nègre ». Il se présente en boules, en niasses de petites dimensions, en filets siliceux, au milieu d'un terrain décomposé et oxydé, sans aucune consistance, ressemblant assez à d'anciens éboulements, Il doit être l'objet d'un triage avant la sortie de la mine. Le «métal nègre », au contraire, est en masses compactes, considérables et continues, qu'on pourrait enlever entièrement, si on n'avait pas à redouter d'éboulements et si on pouvait tirer parti de tout. Mais on ne peut guère utiliser actuellement que le minerai assez riche