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LE GISEMENT DE CERRO DE PASCO
LE GISEMENT DE CERRO DE PASCO
charge les frais de sortage. Le prix maximum payé dans les mines les plus difficiles à ce dernier point de vue, qui est le principal, est de 8 soles, soit 20 francs, ce qui met la tonne métrique à 14 fr. 50. Le sortage du minerai se fait à dos d'homme. Les ouvriers porteurs appelés « apiris » se servent de poches en cuir dites « capachos » qu'ils s'attachent sur le dos. Un « capacho » contient de 45 à 50 kilogrammes de minerai. Le transport d'une pareille charge à une telle altitude, dans ces galeries étroites, basses et sinueuses, et
chique de tabac. Ils sont laissés entièrement libres d'aller et de venir à leur guise, et ne supporteraient pas facilement la moindre contrainte au sujet des heures de présence à la mine. Ils considèrent qu'ils doivent avoir toute liberté, puisqu'ils travaillent à la tâche, et que c'est
surtout la remontée par ces descenderies en colimaçon extrêmement raides et glissantes, presque verticales, parfois, qui sont un des traits curieux dés mines- du Cerro, est une des tâches les plus pénibles qui puissent exister. Aussi, malgré que les « apiris » soient, comme tous les ouvriers du Cerro, des Indiens des hauts plateaux, nés là et accoutumés, depuis une longue série de générations, à l'air raréfié de ces régions et à ces travaux spéciaux, n'arrivent-ils au jour qu'à bout de souffle et ne peuventils guère sortir plus de 2 tonnes et demie dans leur semaine. Il suit de là qu'un « barretero » a un nombre variable d'« apiris» à son service, quelquefois jusqu'à 10 et même davantage. Les « apiris » reçoivent des « barreteros » une somme convenue par « cajon ». Il reste généralement au «barretero » 2 soles et demie à 3 soles par cajon ». Un « barretero » peut arriver à gagner de 60 à 75 francs par semaine; un « apiri », de 15 à 20 francs. Les uns et les autres travaillent quatre jours par semaine seulement, ne revenant dans les chantiers que le mercredi, après avoir employé à boire et à dormir les deux jours intermédiaires. Mais alors ils restent souvent nuit et jour au chantier, n'interrompant leur travail que pour les repas ou pour prendre une nouvelle portion de feuilles de coca, dont ils ont toujours sur eux une provision dans un petit sac suspendu au cou et qu'ils emploient à la façon d'une
à eux seuls qu'il appartient de décider s'ils ont ou non assez travaillé. Or ces Indiens n'ont aucune ambition: ils forment presque entièrement la population de la ville, et aucun d'eux n'est autre chose que simple ouvrier ; aucune perspective de gain ne peut les décider à un effort plus considérable, lorsqu'ils estiment avoir assez gagné pour la satisfaction de leurs besoins les plus immédiats. On peut estimer à une douzaine de francs en moyenne, dont 7 francs pour le sortage, le prix de revient sur le carreau de la mine d'une tonne de minerai, du fait de l'extraction proprement dite. C'est, à peu de chose, près le prix de revient total, car il n'y a pas de travaux d'aménagement ni de reconnaissance. Les seuls autres frais sont la contribution minière due à l'Etat : 6 fr. 25 par mois et par « pertenencia », et, dans quelques cas, un employé à 150 ou 200 francs par mois. Conclusion. — Quelque importante et intéressante que soit l'exploitation actuelle des minerais de cuivre au Cerro, à cause de leur grande richesse et du prix élevé du métal, elle ne saurait redonner définitivement la vie à la région, car elle ne peut porter que sur quelques parties de la zone du gisement située au-dessus du niveau de la galerie d'écoulement de Quiulacocha, zone d'une hauteur moyenne de 100 mètres environ. La vraie richesse et le grand avenir du Cerro de Pasco résident évidemment dans la mise en valeur des parties profondes du gîte, parties encore complètement vierges, qu'on pourra par conséquent exploiter rationnellement et complètement. Mais ces parties profondes sont inconnues, et les terrains sont très