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CONSTITUTION CHIMIQUE DES FONTES ET DES ACIERS
La formule MnSi conduit à la composition : Manganèse Silicium
66,26 33,74
Mais ce siliciure de manganèse, qui ne correspond qu'à une faible partie du silicium contenu dans la fonte, est toujours mêlé à un excès de carbure de fer; nous n'avons donc pu l'obtenir isolé, et sa formule n'a été établie d'une façon approchée qu'à la suite de nombreuses analyses, effectuées sur un assez grand nombre d'échantillons. Soufre. — Pour isoler les composés sulfurés de la fonte ou de l'acier, on ne peut pas employer la même méthode que pour les siliciures ; car les produits sidérurgiques, traités par les acides étendus, abandonnent la presque totalité de leur soufre sous forme d'acide sidfhydrique. Mais, en les attaquant par le chlorure de cuivre ou de potassium neutre, le soufre reste en entier dans le résidu insoluble. Ce résidu renferme quelquefois du sulfure de fer FeS ; mais nous l'avons trouvé plus souvent en grande partie formé de sulfure de cuivre CuS. Or des expériences directes nous ont appris que le sulfure de fer n'est pas décomposé par le réactif cupripotassique. En fondant, par exemple, un mélange de fer pur et de sulfure de fer, et traitant par le sel de cuivre la masse pulvérisée, nous avons obtenu un résidu dont la composition était : Fer Soufre
0,1542 0,0875
soit p. 100 —
63,80 30,20
La formule FeS correspond aux proportions calculées : Fer Soufre
63,63 36,37
CONSTITUTION CHIMIQUE DES FONTES ET DES ACTERS
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Nous avons donc pensé que le soufre devait se trouver dans la plupart des produits sidérurgiques, combiné avec un élément autre que le fer et tel que son sulfure pût être facilement transformé en sulfure de cuivre par le chlorure cuivrique. Cet autre élément est le manganèse. Nous nous en sommes assurés en opérant comme dans le cas précédent, mais avec un mélange de fer pur, de sulfure de fer et de ferromanganèse. Nous avons obtenu ainsi une sorte de fonte de fer, où l'analyse accusait, p. 100, 1,55 de soufre et 0,82 de manganèse. L'attaque de 5 grammes de cette fonte par le chlorure cuivrique nous a donné un résidu contenant : Cuivre Fer Soufre
0,0480 0,0932 0,0773
Il était donc formé par un mélange de 0 gr ,1465 de sulfure de fer FeS et 0* r ,0720 de sulfure de cuivre CuS. Or les 48 milligrammes de cuivre trouvés sont précisément équivalents aux 41 milligrammes de manganèse qui étaient contenus dans les 5 grammes de la fonte soumise à l'essai. Nous sommes, par conséquent, bien fondés à penser que les fontes sulfureuses, lorsqu'elles sont en même temps manganésées, renferment la combinaison MnS, de préférence au composé FeS, et que, sous l'influence du sel cuivrique, le sulfure do manganèse est transformé en chlorure de manganèse et sulfure de cuivre. Cette conclusion est, d'ailleurs, parfaitement d'accord avec ce que savent les métallurgistes, qui réussissent souvent à diminuer la teneur des fontes en soufre par l'addition de spiegel ou de ferromanganèse. Elle donne une explication de l'ascension du manganèse et du soufre vers la partie supérieure, fréquemment observée dans les blocs de fonte coulée et lentement solidifiée.