Annales des Mines (1900, série 9, volume 18) [Image 206]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

406

FONÇAGE PAR CONGELATION DU PUITS N°

1

Les espaces libres, en bout des cages, devaient être occupés parles colonnes de refoulement et les conduites de vapeur des pompes souterraines. Les deux segments restant libres, disposés parallèlement au grand axe des cages, furent réservés, le plus petit au goyot d'aérage renfermant aussi des échelles pour la circulation du personnel ; le plus grand, à la conduite de refoulement et it la maîtresse tige de la pompe à traction directe. La fig. 6, Pl. XV, donne la disposition des cages, pompes, goyot et échelles dans le puits, réalisée d'après ce programme. Choix du procédé de fonçage. —■ Pour foncer un puits dans des terrains aussi aquifères, on avait le choix entre trois procédés : 1° Le procédé Kind et Chaudron ; 2° Le procédé par pompe d'avaleresse ; 3° Le procédé par la congélation des terrains. Le premier de ces procédés aurait pu convenir, si l'on avait eu à traverser un niveau aquifère reposant sur des terrains secs ; mais, dans la vallée de l'Orne, les terrains sont de plus en plus aquifères, à mesure que la profondeur croît, et la couche à exploiter est précisément celle où l'on rencontre le plus d'eau. Il aurait donc fallu, en employant ce procédé, non seulement cuveler le puits sur toute sa hauteur, mais, en outre, le fermer à sa partie inférieure. Dans ces conditions, le procédé Kind et Chaudron ne pouvait être adopté. Restait à choisir entre l'emploi des pompes d'avaleresse et l'emploi de la congélation. Plusieurs fonçages, entrepris dans les concessions voisines avec des pompes, avaient nécessité des années pour atteindre une profondeur bien moindre que celle du puits d'Auboué. Ces exemples faisaient craindre que l'emploi du même

DE LA MINE DE FER D'AUBOUÉ

107

procédé ne retardât beaucoup la mise en exploitation ; de plus, les pompes ne permettent pas toujours de vaincre les difficultés résultant des venues d'eau considérables ; or il fallait à Pont-à-Mousson du minerai à bref délai, et il était interdit à cette Société de courir les chances d'un insuccès, même douteux. Il est vrai que le procédé de congélation n'avait jamais été employé dans des terrains analogues à ceux de la vallée de l'Orne, ni pour une aussi grande profondeur. Cependant de nombreux puits avaient été foncés par ce moyen, dans le bassin du Nord et du Pas-de-Calais. Ce procédé a même permis l'achèvement de quelques puits que l'on n'avait pu mener à bonne fin par le procédé à niveau vide. De plus, il permet une exécution beaucoup plus rapide du travail et dans les meilleures conditions possibles. La Société de Pont-à-Mousson, pressée de prendre une décision, désirant voir les travaux de mise en exploitation de sa concession d'Auboué avancer rapidement, en conservant le maximum de chances de réussite, admit en principe, après mûres réflexions, que le procédé de congélation pouvait seul répondre à ces conditions. Cependant, avant de rejeter définitivement les autres procédés, la Société demanda à ses Ingénieurs-Conseils quelle serait, dans le cas du puits d'Auboué, la différence entre la dépense d'un puits foncé par congélation et la dépense d'un puits en terrains absolument dépourvus d'eau. Cette différence fut évaluée à 250.000 francs, représentant environ 6 p. 100 de la somme totale à dépenser à Auboué pour mettre la concession en exploitation. Comme on était sûr de rencontrer de l'eau dans le fonçage, lu question était de savoir si, du fait de cette eau, on pouvait admettre une dépense supplémentaire de 250.000 francs. Or l'achat ou la location d'une pompe