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spéculateurs espagnols. Beaucoup furent victimes du climat et de la mauvaise qualité des vivres; mais cela n'arrêta pas l'immigration. En peu de temps les travaux prirent une telle importance, que l'intervention des autorités devint nécessaire, pour en faciliter l'exécution et les protéger; grâce aux mesures prises, à la suite desquelles furent envoyés des travailleurs indigènes désignés sous le nom de mitayos (tâcherons), sorte d'esclaves condamnés à un travail forcé, les travaux d'exploitation purent être poursuivis avec beaucoup d'activité. L'introduction de ce nouvel élément ouvrier dans les mines ne fut pas sans danger. Une société, formée, vers 1620, d'Espagnols et de Portugais, s'en rendit compte à la suite de quelques manifestations des mitayos motivée par leur répugnance pour les travaux qu'on leur imposait. Cette société fit venir du Brésil des noirset, avec leur aide et celle de quelques mitayos, exploita successivement les mines comprises dans les vastes terrains qu'elle possédait. Le succès fut complet, et degrandes fortunes se développèrent à Sorata et à La Paz» Cette prospérité dura jusqu'en 1760; les travaux, sus^ pendus ou paralysés pendant quelques années, à la suite de certaines difficultés survenues entre les membres de» l'association, furent repris avec une nouvelle et remarquable activité par les Rodriguez, qui venaient d'arriver dans le pays. Ils réussirent à accumuler une fortune considérable, jusqu'en 1780. Mais, à cette époque, Tupae Amaru se souleva ; cette révolte, ayant pour cause le régime auquel étaient soumis les mitayos, devint générale du Cuzco à Tucuman (^République Argentine). Sorata fut incendié, les femmes, les enfants, les vieillards massacrés, les fortunes pillées et dispersées. Sébastien de Segurola prit l'initiative de la défense, réunit tous le» Espagnols en état de prendre les armes et, avec l'aide d'expéditions envoyées de Lima et de Buenos-Ayres, il
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parvint à délivrer la ville de Sorata, poursuivit les Indiens en fuite et les dispersa. La plus grande partie du butin emporté par les révoltés fut jetée par eux dans le lac de Chimbaro, où, depuis, on n 'a jamais pu rien retrouver. Ainsi finit, en 1782, la prospérité de Sorata, et cette période particulièrement brillante de l'exploitation de l'or dans la vallée de Tipuani. Pendant cette période de plus de deux siècles, les mines de Tipuani renfermaient, à la surface une telle quantité d'or, qu 'il a suffi des procédés les plus élémentaires pour en extraire d'immenses richesses. Ensuite, on entre dans une nouvelle phase d'exploitation moins facile, plus compliquée, dont peu k peu on constatera les exigences. Jusqu'aux environs de 1826. les exploitants furent assez nombreux, et ils s'attachèrent à la découverte de nouveaux gisements qui, d'ailleurs, n'étaient pas rares, notamment aux divers points connus aujourd'hui sous les noms do Ancota , Rosario, Iscoa, et dans les concessions dites de Cangalli et de Chuquine. Mais on se préoccupait beaucoup de l'élément indien, sur lequel on était loin de pouvoir compter, et l'on s'efforça surtout de le remplacer par des esclaves. Plusieurs de ces exploitants sont restés célèbres, en Bolivie, par les grandes fortunes qu'ils ont réussi à amasser. En 1826, quelques capitalistes anglais achetèrent des terrains, et une société se constitua à Londres; des représentants, des ingénieurs, des machines furent envoyés sur les lieux; mais ce nouveau personnel ne connaissait pas le pays, et les machines n'étaient pas appropriées à la nature des gisements; les ingénieurs arrivés sur Les lieux ne tardèrent pas à reconnaître leur erreur, et à se rendre compte des procédés employés par les exploitants du pays; ils firent de nouvelles études ; mais, quand ils présentèrent leur rapport, la société avait déjà liquidé; tout