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LETAIN EN BOLIVIE
près de la lagune de Chucuyto(*), vers la rade de la province de Larecaja, se trouve aussi une exploitation de ce métal, que les Indiens ont entreprise du temps des Incas et qui a été continuée par les Espagnols. Les filons y sont en grande quantité, et les minerais très riches; ils sont parfois mélangés à l'argent et contiennent tous un peu de cuivre, grâce auquel l'étain présente un plus joli aspect et est plus dur. Sur le mont Pico de Gallo, à Oruro, il y a beaucoup d 'étain ; mais bien peu connaissent ces gisements; toutefois ils ne renferment pas d 'argent, ce que tout le monde recherche et ce qui fait qu'on le; laisse de côté. Une des quatre veines principales, et des plus riches qui méritent ce nom, parmi la multitude de celles qui se trouvent sur le fameux mont de Potosi, est la veme de l'étain, ainsi appelée à cause [de la grande quantité de minerai qui s'y présente en affleurement; en profondeur, l'étain est remplacé par de l'argent. » On savait donc, au xvn 6 siècle, qu'il existait de l 'étain en Bolivie; mais les Espagnols ne recherchaient que lejj minerais d'étain argentifère, sans s'attacher à en développer beaucoup l'exploitation, car l'emploi de ce métal était très limité. Nous savons, d'après les historiens de l'antiquité, que l'usage de l'étain, chez les peuples de l'Orient, remonte] jusqu'à l'époque de Moïse. Mais, en Europe, le seul Main qu'on ait connu, jusqu'au xm e siècle, venait d'AngleterreJ et ce n'est- qu'en 1240 que l'Allemagne a commencé 1 exploiter ses mines stannifères. Aujourd'hui l'on compte neuf régions, dans lesquelles se trouvent des gisements d'étain : ce sont le Cornouaille en Angleterre ; la Bolivie, le Mexique, les îles BancaJ Sumatra, Malacca, l'Australie, l'Allemagne et la Bretagnel en France. Les exploitations dans ces deux dernières (*) Lac Titicaca.
L'ÉTAIN EN BOLIVIE
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régions, de peu d'importance, ont été abandonnées depuis près d'un siècle. Les principales difficultés qu'il faudrait pouvoir toujours surmonter, afin d'obtenir des produits miniers des prix rémunérateurs, tiennent, en général, aux procédés métallurgiques employés, qui sont défectueux, à leurs méthodes, qui sont trop lentes, aux longues distances qu'on a à parcourir, au mauvais état des chemins et aux prix élevés des transports. Tous ces obstacles, qui subsistent encore en bien des endroits, sont quelques-unes des causes auxquelles on doit attribuer la décadence des mines de Bolivie. La guerre entre l'Espagne et l'Angleterre, puis celle de l'Indépendance, furent la cause de la diminution des travaux dans les mines d'or et d'argent, et entraînèrent l'abandon complet de celles des autres métaux, lesquels, à raison de leur faible débouché ou de leur peu de valeur, tels que l'étain, ne valaient pas la peine de grands efforts, ni de grandes préoccupations. « La main-d'œuvre fit défaut, dit Dalence(*), en relatant ces faits; le mercure manqua à partir de 1802; puis survint la terrible sécheresse de Tannée 1804, suivie de la famine et de la peste. Dans la riche province de Lipez, 90 des plus grands sièges d'extraction de Potosi se réduisirent à 13, et ceux d'Oruro à 8. Ces derniers, pour qu'ils ne pussent servir de forteresse aux insurgés, furent détruits par les royalistes. Plus tard vinrent les emprunts forcés, les impôts continuels, les contributions énormes et autres persécutions de même nature, jusqu'à la complète disparition des capitaux et des capitalistes. Ceux qui savent les sacrifices nécessaires pour rétablir entièrement une exploitation, alors qu'on n'a à sa disposition, ni atelier, ni main d'œuvre suffisante, ne s'étonneront pas (*) Bosquejo Estadistico de Bolivia, 1851, p. 293.