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L'ÉTAIN EN BOLIVIE
semble de la stratification, à la hauteur de 4.000 mètres, et aussi au sommet du mont de Très Gruces, à 6.000 mètres. La direction générale est nord-sud, avec un pendage à l'est, comme nous le verrons plus loin ; la plupart du temps, les filons sont perpendiculaires aux plans de stratification; c'est ce qui se produit également pour les filons d'argent. Cette chaîne a été disloquée par des éruptions de roches porphyriques et autres, qui formaient les ilols du grand lac. Ces roches porphyriques constituent un phénomène caractéristique de cette chaîne. Avant ces éruptions de porphyre, régnait une couche de granit très apparente à l'ouest, mais peu visible dans la chaîne principale. Les chaînes orientales sont constituées par des schistes ou des couches superposées de grauwack et de couches sableuses d'espèces variées, généralement aurifères. Plus au sud, la roche éruptive est trachytique, puis se transforme, à mesure qu'on se rapproche du Chili et de l'Argentine, en gneiss et schistes entremêlés de granit. La formation est tout autre dans la partie ouest des bords du lac : ce sont des roches de la série oolithique et une bande de l'époque permienne, où se trouvent les filons de cuivre de Corocoro, San Bartholo, etc. Sauf à La Paz, on rencontre fort peu de roches volcaniques à l'est de l'ancien lit du lac. Les tremblements de terre y sont inconnus. M. Jean Michin, ingénieur anglais distingué, qui a beaucoup étudié les régions minières de la Bolivie, a publié quelques notes sur la formation des gîtes stannifères de cette contrée, et nous y avons trouvé des données précieuses pour l'étude qui nous occupe ; voici quelques extraits de cet intéressant travail : « Le minerai d'étain se trouve à chaque pas le long de la limite orientale du plateau bolivien, depuis les bords du lac ïiticaca, jusqu'à la frontière méridionale de la République. La partie la plus riche et la plus importante de
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•cette zone se trouve entre 17 et 19° de latitude sud. La formation du terrain est composée de .schistes et de graviers, en général très inclinés et disloqués par des éruptions de porphyre trachytique et autres roches ignées. Cependant, les conditions dans lesquelles on les rencontre ne sont pas toujours identiques, soit au point de vue de l'extension des gisements, soit au point de vue des minéraux qui s'y trouvent mêlés. Quelquefois, comme dans les mines d'argent d'Oruro et de Potosi, le minerai est mêlé plus ou moins intimement avec des pyrites de fer ou des sulfures d'argent ; ailleurs et le plus ordinairement, il est plus ou moins pur et forme la caractéristique principale des filons. Cei'tains dépôts ont une grande extension superficielle : d'autres ont été poursuivis à des profondeurs atteignant 1.000 pieds (300 mètres) et se prolongeant encore plus bas. Leur largeur est aussi très variable; on en trouve n'ayant que 1 à 2 pouces (2,5 à 5 centimètres), et d'autres de 8, 10 et même 30 pieds. Dans les mines d'étain proprement dites, le minerai se présente, assez fréquemment , très pur, contenant 40 à 50 p. 100 et même 65 p. 100 de métal; mais, dans ce cas, sa largeur dépasse rarement 65 centimètres ; souvent aussi, l'oxyde d'étain presque pur se présente sous forme de grains cristallisés dans une gangue d'argile très dure, ou ferrugineuse, formant le remplissage du filon, qui alors a une épaisseur atteignant de 2 à 3 mètres. Ces filons ont, le plus souvent, une direction perpendiculaire aux stratifications des roches métamorphiques et un pendage variant de 40 à 80°. » La qualité des minerais d'oxyde d'étain est variable. Les mines de Huayna Potosi, de Morococala, Avicaya, Llallaguaetde Chorolque, produisent des minerais supérieurs, qui , après une légère préparation mécanique pour enlever le sable, donnent un oxyde tenant 67 à 70 p. 100 d'étain. Les minerais de Huanuni et de Potosi, et une partie de Tome XIX, 1901.
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