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LES GISEMENTS DIAMANTIFÈRES
Mais, en 1875, on eut la mauvaise idée de porter à 3 florins par mois le prix de la licence; puis les diamants
l'Afrique du Sud envahirent le marché et firent baisser beaucoup de valeur les pierres indigènes. En 1880, le produit annuel des licences n'était plus que de 700 florins ; en 1886, malgré le rétablissement de l'ancien tarif de 1 florin, bien moindre encore. L'industrie était morte. Hooze attribue l'abandon de cette exploitation par les indigènes à la difficulté croissante des travaux, à l'absence de l'esprit d'association chez les Malais, esprit qui serait des plus précieux, car il faut encore disposer de quelques avances pour entreprendre de creuser les puits nécessaires, enfin au fait que, pendant le temps qu'ils ont été empêchés, par suite delà cherté excessive des licences, de se livrer à ces travaux, les indigènes se sont mis à cultiver le riz et préfèrent maintenant les profits certains de cette culture aux bénéfices aléatoires et irréguliers que leur donnait le lavage des terres à diamants. Il faut joindre à ces causes de l'abandon le degré, selon toutes probabilités assez élevé, d'épuisement du gîte, dont les parties les plus faciles à travailler et les plus riches sont fouillées depuis plusieurs siècles. Aujourd'hui, on peut dire que ces gisements ne sont plus exploités. De temps à autre, un des quelques fidèles à la tradition qui subsistent encore fait une trouvaille sortant un peu de l'ordinaire, et une foule d'indigènes ne tardent pas à se rassembler et à fouiller avec acharnement le terrain environnant ; mais l'exploitation dure à peine quelques jours, et le coin auquel on faisait une si belle réputation retombe bien vite dans l'oubli. Il semble admissible que, dans tout le district de Martapoera, on produit à peine, de nos jours, un millier de carats par an. Autrefois, sous le Gouvernement des sultans, le travail des terres à diamants était purement et simplement un travail forcé. Les indigènes devaient "leur temps et leurs
DE LA RÉGION SUD-EST DE L'iLE DE BORNEO
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for es au prince; ils pouvaient conserver l'or recueilli, et aussi les diamants pesant moins de 2 carats, sauf le cas où !c représentant du sultan préférait les acheter pour son maître, auquel cas il devait les payer à raison de 18 florins le carat ; mais les diamants au-dessus de 2 carats devaient toujours être remis au sultan, qui en donnait 20 florins le carat. Il est presque inutile de dire que, dans la pratique, les mineurs no recevaient généralement rien du tout. A partir de .1861, la région diamantifère fut ouverte au public et les mineurs furent considérés comme étant au service d'entrepreneurs, c'est-à-dire qu'il leur fut attribué un certain salaire : leur condition n'en subit pas pour cela un bien grand changement, les entrepreneurs étant des Chinois, des Arabes ou des chefs malais. On ne signale, d'ailleurs, aucune fortune édifiée par l'un quelconque de ces entrepreneurs de l'exploitation des terres diamantifères ; presque tous, au contraire, perdirent de l'argent. Autres districts diamantifères. — En dehors du district de Martapoera, il existe encore des terrains à diamants dans les vallées des rivières débouchant sur la côte depuis l'embouchure du Barito jusqu'à celle du fleuve Koesan, en face de l'île de Pulo Laut, à l'est. Ce fait montre que c'est dans la chaîne de montagnes qui sert de ligne de partage des eaux entre la vallée de la rivière de Martapoera et la partie sud du détroit de Pulo Laut que se trouvaient ou que se trouvent les roches mères du diamant. Dans ces pays, que je n'ai parcourus qu'en partie, les caractères géologiques généraux m'ont paru être les mêmes que dans le district du Bandjoe Irang. Mais les gisements sont beaucoup plus abandonnés : sur de grandes étendues dans l'intérieur, notamment dans la vallée du fleuve Koesan, la contrée est entièrement déserte; il ne s'y trouve que quelques rares Dayaks errant dans les épaisses forêts. 2:! juillet 1901.