Annales des Mines (1901, série 9, volume 20) [Image 231]

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ÉTUDE

GÉOLOGIQUE

ET

MINIÈRE DES

s 'élève à 2.850 mètres d'altitude sur la porphyrite au bord du Fleuve Bleu (gisement houiller de Fou-Pou i. Du Sud au Nord, ces dénivellations si considérables sont progressives et ne sont accompagnées d'aucun indice de plissement. La structure tabulaire du pays sur de grandes étendues est évidemment l'origine de la confusion qui s'est établie entre les horizons calcaires dans les renseignements rapportés par divers explorateurs. De l'Est à l'Ouest, l'orogénie prolonge le grand système d'affaissement de l'Asie orientale, dont la synthèse a étéformulée par M. Suess(*) d'après les découvertes fondamentales de M. de Richthofen dans la Chine septentrionale et centrale. Après avoir depuis longtemps prévu, sous le nom d'hypotetische BrucfiKrùe (**)', le prolongement du système jusqu'au Fleuve Bleu, M. de Richthofen vient de réunir ses observations dans un important mémoire présenté le 18 octobre 1900 à l'Académie des Sciences de Berlin (***). Il y est rappelé que, dans toute son étendue, l'Empire chinois se divise en deux régions orographiques distinctes. La région maritime, de faible altitude, est parsemée de collines composées, en général, de sédiments appartenant à des formations récentes. Desservie par un réseau de cours d'eau navigables, cette région est tantôt restreinte, comme dans le voisinage de la mer d'Okhotsk ou bien entre Pékin et Moukden, tantôt très étendue, comme dans la Chine centrale, où elle atteint une largeur de plus de 1.000 kilomètres. La région maritime est séparée d'une région continentale de très haut relief par une série d'escarpements que les grands fleuves traversent en général,

(*) Suess, Anllitz der Erde, 11' vol., 1888, p. 236-240. (**) Richthofen, China, 11" vol. Berlin, 1882. pp. 519, 520, 733, pl. VI. (***) Ueber (lestait und Gliederung einer Grundlinie in der Morphologie Ost-Asiens.

PROVINCES

CHINOISES

VOISINES

DU

TONKIN

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mais en éprouvant toujours des changements brusques de profil qui interrompent ou suppriment la navigabilité. Une sorte de rempart naturel s'élève ainsi entre la Chine maritime et l'intérieur du continent asiatique, opposant aux communications par voie de terre une barrière d'autant plus difficile à franchir qu'on s'écarte davantage des grandes artères fluviales. Toutes les contrées situées à l'Ouest atteignent des altitudes considérables, dont l'influence est capitale sur le climat. La cause de cette séparation en deux régions si distinctes réside dans une dénivellation rapide et permanente de tous les horizons géologiques. Faisant état des indications partielles que j'ai données dès mon retour (*), M. de Richthofen a pensé que la zone d'affaissement dont j'annonçais le prolongement au Sud du Fleuve Bleu se dévierait progressivement vers l'Ouest, à mesure qu'elle se rapprocherait du Tonkin. Elle envelopperait ainsi les parties méridionales du KoueiTcheou et du Yun-Nan, et viendrait rencontrer le Fleuve Rouge. Elle créerait une frontière entre la Chine continentale et le Tonkin. Notre colonie resterait l'appendice méridional de la Chine maritime et se rattacherait à la partie orientale du Kouang-Si. Tout l'ensemble des observations qui précèdent explique les conclusions opposées qui ont été réunies dans unenote présentées l'Académie des Sciences (**). La région que j'ai visitée réalise, de l'Est à l'Ouest, sur une très grande étendue, le type auquel AI. de Lapparent applique le nom de Maçonnais (***). De longs voussoirs à larges courbures et des lignes d'escarpement dans lesquelles domine toujours la direction Nord-Nord-

(*) ta Géographie [Bulletin du 15 avril 1900). (**) Note eu 3 décembre 1900. (***) Leçons de Géographie physique, p. 715.