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DE LA LORRAINE 150
LE GISEMENT DE MINERAI DE FER OOLITHIQDË
Région du Luxembourg. —• Pour le grand-duché de Luxembourg, c'est à notre collègue de Luxembourg, M. Dondelinger, et à M. Limpach, garde-mines à Rumelange, que nous sommes redevable des renseignements. Il nous est agréable de reconnaître ici, d'une façon toute spéciale, la grande complaisance et l'empressement, qu'ils ont mis à répondre à nos enquêtes. § 6.
— PRINCIPES DE LA THÉORIE DES FAILLES NOURRICIÈRES.
NOUS nous proposons maintenant d'expliquer comment la répartition des minerais est réglée d'après les failles et les reliefs. Sauf à y revenir plus loin et à les justifier par les faits que nous décrirons, nous énoncerons d'abord les principes essentiels de la théorie des failles nourricières. 1° Le minerai de fer a été amené dans le fond de la mer par des fissures de l'écorce terrestre livrant passage à des sources thermales véhiculant le fer principalement à l'état de carbonate. Ce carbonate s'est décomposé dans l'eau de la mer et a donné naissance à un précipité d'oxyde pulvérulent qui a enrichi les sédiments contemporains; 2° Lorsque le dépôt a été abondant, une couche de minerai s'est formée non seulement au voisinage de l'émergence de la source, mais jusqu'à une distance plus ou moins grande de celle-ci, distance qui dépendait non seulement de l'abondance du produit ferrugineux, mais aussi du relief du fond de la mer et des courants. Le transport du fer s'effectuait à la fois par charriage du précipité ténu et par entraînement des eaux ferrifères non encore décomposées ; 3° Sur le rôle des courants d'autrefois, on sera toujours réduit à faire des hypothèses ; mais, sur celui des failles d'émergence et sur celui des reliefs, on peut jeter
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quelque lumière en partant des faits que nous sommes à même d'observer actuellement. En effet, parmi les failles qui s'étaient ouvertes à l'époque toarcienne, un certain nombre ont joué de nouveau, depuis cette époque; et nous les retrouvons aujourd'hui, affectant la régularité des dépôts plus récents du bajocien ou du bathonien. On doit admettre toutefois : 1° que toutes les failles toarciennes ne nous sont pas décelées aujourd'hui par des dérangements observables à la surface du sol ; 2° que les failles qui produisent de tels dérangements n'ont pas forcément existé toutes à l'époque toarcienne ; 3° que toutes les failles toarciennes n'ont pas été nourricières. Cependant on conçoit que les failles nourricières les plus importantes, autrement dit celles par lesquelles les émissions les plus abondantes ont pu se produire, sont précisément celles qui présentent aujourd'hui les rejets les plus grands. En effet, ces failles, qui devaient être très franchement ouvertes pour livrer passage aux sources ferrugineuses, ont dû être les premières à se rouvrir dans les terrains de recouvrement, par suite des lignes de moindre résistance qu'elles constituaient dans leur soubassement. Elles nous apparaissent donc aujourd'hui avec des rejets plus ou moins considérables ; ce sont, par exemple, celles : 1° D'Esch-Crusnos (125 mètres à Audun-le-Tiche) ; 2° D'Ottange-Audun-le-Roman (20 à 40 mètres) ; 3° De Neufchef (50 mètres à Neufchef) ; 4° D'Avril (60 mètres à Avril) ; 5° Du Woigot (20 mètres à Briey) ; 6° Do l'Orne (30 mètres à Auboué) ; 7° De Rombas (30 mètres à Montois) ; 8° De Bonvillers (60 mètres à Bonvillers). En ce qui concerne les reliefs que les couches de minerai affectaient au moment de leur dépôt, il faut naturelle-