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RECHERCHES SUR LES
ACIERS AI)
NICKEL
VUES THÉORIQUES. Avant-propos. — Nous nous sommes abstenu jusqu'ici de relier par des hypothèses et une théorie les faits que nous avons eu à exposer ; nos recherches n'en ont pas moins été entreprises et poursuivies avec des vues théoriques et des interprétations qui ont considérablement facilité notre tâche. Il convient de les faire connaître, car elles ont été notre guide pour l'exposé des constatations aussi bien que pour la direction des recherches. Elles se sont inspirées d'importants travaux antérieurs; nous en citerons quelques-uns dont l'étude nous a été particulièrement profitable. Les théories de M. Osmond se sont montrées non seulement parfaitement d'accord avec tous les phéno. mènes connus que nous avons eu l'occasion de reproduire, mais encore merveilleusement préparées pour s'adapter aux phénomènes que nos recherches ont mis pour la première fois en évidence. Aussi avons-nous suivi résolument la voie ouverte par M. Osmond et l'école allotropiste, en donnant dans nos recherches la première place aux transformations allotropiques . C'est à un contact presque permanent avec M. Ch.-Ed. Guillaume que nous devons d'avoir eu l'attention attirée sur de très remarquables propriétés physiques des aciers au nickel, étudiées par ce savant au Bureau international des Poids et Mesures, propriétés qui sont parmi les plus importantes manifestations des transformations allotropiques. Nous avons aussi tiré grand profit des travaux Je M. le professeur Tschernoff, dont, les premières publications, qui datent de 1868, ont fait un des initiateurs des études d'allotropie ; et de ceux de M. Pourcel, qui, aux usines de Terrenoire, obtenait, vers la même époque,
A HAUTES TENEURS
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des aciers moulés de qualités équivalentes à celle des aciers forgés, au moyen de trempes et de recuits. Nous devons, en outre, signaler comme travaux de la plus grande importance ceux de M. H. Le Chatelier, de M. et M m " Curie, de sir W. Roberts Austen, de M. le professeur Howe et de M. R.-A. Hadfield, en donnant une mention spéciale à ceux do ce dernier savant; ses mémoires sur les aciers au manganèse et sur les aciers au nickel contiennent une quantité vraiment énorme de documents. Il convient de rappeler que les mémoires de M. R.-A. Hadfield sur les aciers au manganèse sont les premières publications qui aient été faites sur les aciers à hautes teneurs en éléments autres que le fer. Transformations allotropiques du fer. — Théorie de M. Osmond. — Le point de départ de la théorie de M. Osmond est la constatation des dégagements de chaleur qui se produisent pendant le refroidissement du fer. Le fer électrolytique, fer très pur, accuse, d'après M. Osmond, un dégagement de chaleur brusque à 855°, et un second un peu progressif entre 740 et 700°. M. Osmond a dénommé ces températures points critiques ou points de transformation ; il les désigne par les lettres a 3 et et désigne par les lettres a, y, les trois états allotropiques du fer correspondant aux trois zones de tem pératures ainsi définies. Le fer a est magnétique, les fers ^ et y sont non magnétiques (*) . (*) 11 résulte des travaux dé M. Curie que les fers f, et 7 ne sont pas exactement non magnétiques. Us n'accusent plus le ferromagnétisme; mais le fer est alors faiblement magnétique, comme l'oxygène, le palladium et un grand nombre d'autres corps (Voir la thèse de M. Curie : Propriétés magnétiques des corps ii diverses températures, mars 1893). Le fer suit, à cet état, la loi générale découverte par M. Curie, qui est ainsi conçue : le coefficient d'aimantation des corps faiblement magnétiques varie en raison inverse de la température absolue ; il est indépendant de l'intensité du champ. Le passage du fer de l'état faiblement magnétique, (S et y, à l'état