Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 115]

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LES ANCIENS CHENAUX AURIFÈRES DE CALIFORNIE LES ANCIENS CHENAUX AURIFÈRES DE CALIFORNIE

Tl aurait été desséché par le soulèvement de la Sierra Nevada, et les écoulements volcaniques issus de cette chaîne et recouvrant tout le pays. Mais cette théorie a été détruite par la position géographique et l'altitude de nombreux placers souterrains, impossibles à raccorder avec le Big blue lead, et par la non-existence reconnue d'un soulèvement de la Sierra Nevada: il n'existe en effet aucune grande faille. En outre, on découvrit des chenaux entièrement formés de galets de quartz blanc, qu'on appela chenaux blancs, etc. Enfin, au Sud de Forest Hill, dans l'Eldorado County, de nombreux placers étaient à une altitude supérieure a celle de Forest Hill. On a fini par tracer le véritable régime des eaux des anciennes . rivières et de leurs affluents, plus ou moins parallèles aux rivières modernes, et l'on a même reconnu plusieurs périodes de ces anciens chenaux; les eaux ont passé par plusieurs régimes, à cause d'épanchements de lave successifs, avant d'arriver à la période et au régime modernes. Les plus anciens chenaux seraient d'âge pliocène, d'après Whitney, à cause de la présence du Mastodonte et de fossiles tertiaires. D'après Le Conte-, ces chenaux seraient quaternaires, car les fossiles, une fois pétrifiés, ont pu subsister intacts durant une très longue période de temps. La question est très difficile à trancher : il y a extrêmement peu de fossiles dans les anciens chenaux on conçoit en effet qu'ils ont dû être écrasés par le mouvement et le frottement des galets et surtout par les gros blocs : c'étaient en outre de petits animaux, surtout des Poissons. Remplissage des chenaux. — La partie supérieure est généralement recouverte par une lave en lits homogènes, de couleur claire, finement granulée, due à la consolida-

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tion de cendres et de boues volcaniques. La lave qui surmonte directement le gravier a reçu le nom dé cément. Elle passe parfois à un conglomérat de galets ou de quartz englobé dans la lave et cimenté par du fer oxydé. La lave présente deux variétés principales : l'andésite en haut, la rhyolithe en bas; celle-ci rappelle souvent la phonolithe à cristaux de feldspath vitreux. Elle est fréquemment recouverte de dendrites, dues non pas à des matières organiques, mais à des dépôts d'eaux chargées de fer et de manganèse. La lave renferme souvent des plantes très petites pétrifiées, des feuilles, du bois pétrifié, etc. Le sommet du gravier est plutôt sableux et mêlé d'une sorte d'argile très fine, appelée pipe-clay, en lits minces, existant parfois même plus bas dans le gravier. Le gravier est formé de blocs et de galets de toutes les dimensions, tantôt de quartz, tantôt de schiste, de grès ou de quartzite, à ciment calcaire, ferrugineux ou siliceux, apporté d'en haut par les eaux, qui ont pu le prendre à la lave. On trouve fréquemment les vides remplis par un pétrosilex vert cassant, rappelant les verres de scories des hauts fourneaux, comme si la chaleur de la lave avait été assez élevée pour fondre certaines roches. Ce phénomène se produit on effet tout à fait en amont des anciennes rivières; je ne l'ai pas observé en aval. A la surface, les graviers ont une teinte rougeâtre, due à l'oxyde dé fer. En profondeur, où dominent les pyrites, la teinte est bleuâtre. Mais, en outre, certains chenaux ont une teinte nettement bleue, celle des galets eux-mêmes. Ces chenaux bleus sont certainement postérieurs aux chenaux blancs, car on peut suivre leur passage à travers ces derniers; aussi leur richesse est très grande en aval de ces croisements. Mais leur richesse est irrégulière, tandis que celle des chenaux blancs est assez régulière. Les chenaux blancs, remplis surtout do