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RICHESSES MINERALES DES POSSESSIONS RUSSES
le massif du Khan-tengri, le glacier Semenov a été levé. Ce courant est bordé par quinze courants secondaires (onze à droite et quatre à gauche) qui, jadis, s'unissaient à lui et constituaient un seul glacier gigantesque. La diminution de ce glacier — phénomène que nous avons constaté aussi sur l'Alai — donne une preuve nouvelle de l'évolution du climat de ces régions vers une augmentation de la sécheresse. Dans ce même massif du Khan-Tengri, existent trois autres groupes de pics dépassant 5.000 mètres et qui sont également des centres de puissante glaciation. Les vestiges d'une ancienne extension glaciaire sont particulièrement apparents dans la haute vallée du Koulu ; il y a là d'énormes terrasses fluviales remarquablement régulières, qui ne sont autre chose que d'anciennes moraines remaniées par les eaux; dans le bassin supérieur de l'irtach, également, les moraines et les roches moutonnées sont abondantes (*). Origine des conglomérats aurifères. — J'ai présenté, dans une communication que j'ai faite récemment à la Société géologique de France (**), les raisons qui me conduisent à attribuer à des actions glaciaires le rôle prépondérant dans la formation des gisements aurifères de la Boukharie et, bien que mon opinion — comme toutes celles qui se basent sur l'interprétation de faits géologiques — puisse être discutée, elle me paraît être celle qui offre les probabilités les plus grandes, sinon la certitude, qu'on ne peut jamais se flatter d'avoir atteint dans cette science. Un premier point est, en tout cas, hors de contestation: c'est que l'origine de tous ces dépôts aurifères, le gisement primitif en un mot, se trouve, aussi bien ën Boukharie qu'au Turkestan, dans les terrains cristallins, (*) Hamburger Nachrichten, 2 septembre 1902 : Lettre du D' M ax Frie<lriehschen à la Société de Géographie de Hambourg. (**) Loc. cit.
EN ASIE CENTRALE
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granit, gneiss, quartzites, porphyres et diorites, qui forment l'ossature du Pamir, de l'Alai et du Tian-Chan. Il est indéniable aussi que les placers du Turkestan et de la Boukharie appartiennent à une époque géologique antérieure à l'époque quaternaire, du moins à l'état de premier dépôt alluvionnaire, et, en ce qui concerne notamment ceux de la Boukharie, leur âge éocène a été établi par mon prédécesseur dans la contrée, M. le D r Kraft, dans son Mémoire cité. Les conditions dans lesquelles s'est effectué le dépôt de l'or ont été essentiellement différentes de celles qui ont présidé à la création des placers sibériens, dans lesquels, à ma connaissance, les phénomènes glaciaires proprement dits n'ont joué qu'un rôle tout à fait secondaire. Tous les cours d'eau qui descendent des vastes et hautes formations montagneuses que j'ai énumérées ci-dessus : le Piandje, la Varche, le Zarafchan, roulent des sables aurifères. Le nom de cette dernière rivière est même significatif à cet égard (Zar signifie or, en persan ; Zarafchan, rivière qui roule de l'or). Dans le bassin du Sir-Daria, le Tourouk, qui passe à Och, le Tchirtchik, qui arrose Tachkent, la rivière Narine, etc., sont aussi aurifères. Enfin, en remontant vers le Nord, l'Illi, qui passe à Kouldja, et, plus au Nord, les placers connus et exploités du côté de Semipalatink rattachent les gisements du Turkestan à ceux de la Sibérie. Mais cette communauté n'est qu'apparente et ne s'applique qu'aux placers superficiels, de formation récente et, dans bien des cas, actuelle, car les rivières qui roulent 'le 1 or ne sont, en réalité, que des placers en voie de formation. En Sibérie, c'est la lente dénudation des terrains aurifères encaissants qui produit l'enrichissement es thalwegs et, dans la majorité des cas, les placers se trouvent dans le voisinage immédiat des roches ou des