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NOTE SUR L'EXPLOSION D'UN RÉCIPIENT DE VAPEUR
et la caisse à 3 kilogrammes. Les deux récipients ont subi l'épreuve légale dans les ateliers du constructeur, le 11 septembre 1902. Chacun d'eux porte une soupape de sûreté et un manomètre. Sur le pourtour de la cuve de vaporisation, à sa partie inférieure, se trouvaient quatre ouvertures circulaires de 150 millimètres de diamètre, fermées par des glaces de 10 millimètres d'épaisseur. Trois de ces regards s'étageaient à l'avant sur une même verticale, un peu audessus du réservoir de vapeur : ils servaient à observer la marche de l'ébullition. Le quatrième regard, diamétralement opposé aux trois premiers, était destiné à rendre le fond moins obscur et à faciliter ainsi l'observation. L'appareil repose, par quatre pattes en fonte rivées sur la paroi cylindrique du réservoir de vapeur, sur un plancher élevé de 4 m ,65 au-dessus du sol ; au moment des expériences au cours desquelles s'est produite l'explosion, on accédait à ce plancher par un escalier aboutissant à une passerelle intermédiaire, puis par une échelle partant de cette passerelle, située à 2 m ,20 au-dessus du sol. Mode de fonctionnement. — Pour mettre l'appareil en marche, on introduit d'abord la vinasse dans la cuve, au moyen d'une pompe d'alimentation, par une tubulure M de 60 millimètres de diamètre, jusqu'à la hauteur du centre du regard n" 2. On admet ensuite lentement et progressivement la vapeur, provenant directement des chaudières timbrées à 7 kilogrammes, dans le réservoir de vapeur, de manière à y amener la pression à 2 kilogrammes environ ; la vapeur passe ensuite directement au condenseur. La vinasse est chauffée très lentement. On observe par les regards son point d'ébullition. Dès qu'elle commence à bouillir, on ouvre le robinet de vidange R, et l'on règle l'entrée de la matière par la tubulure M de façon à conserver dans la cuve un niveau à peu près constant, dépassant
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toujours quelque peu la plaque supérieure du faisceau tubulaire. En marche normale, la pression à l'intérieur de la cuve de vaporisation varie de 300 à 400 grammes. La vapeur alcoolique produite par l'ébullition du liquide se rend, par l'ouverture P, située à la partie supérieure de l'appareil et mesurant 120 millimètres de diamètre, dans le faisceau tubulaire d'une colonne à distiller, pour passer ensuite directement au condenseur. Circonstances de l'accident. — Le 21 octobre 1902, MM. Delaune, Hersin Déon et Derain procédaient à la mise en marche de l'appareil. Après avoir rempli la cuve de vinasse jusqu'au centre du regard n° 2, ils en firent décharger la soupape en vue de faciliter l'évacuation de l'air au commencement de l'ébullition. M. Hersin Déon ouvrit avec précaution la valve de vapeur; au bout de dix minutes environ, alors que la pression accusée dans le réservoir de vapeur était de 2 kilogrammes, M. Derain, étonné de ce que le manomètre de la cuve à vinasse ne marquait encore aucune pression, descendit du plancher sur la passerelle pour aller procéder à une vérification. A cet instant, un bruit analogue à celui que cause la vapeur en s'échappant d'une soupape brusquement levée se fit entendre. Sans se rendre un compte exact de ce qui venait de se produire, M. Derain remonta vivement l'échelle pour fermer la valve de vapeur. Mais, avant même qu'il fût en haut de l'échelle, la glace du regard n °l se brisait, et le liquide, en s'échappant par cette ouverture, atteignait M. Hersin Déon. Le malheureux ingénieur, très grièvement brûlé aux bras, au bas-ventre et a ux jambes, recula instinctivement sur le plancher jusmi 'à une large baie vitrée et, traversant cette baie, alla tomber de 5 mètres de hauteur sur le pavé de la cour de 1 usine : il expira vingt-quatre heures après. M. Delaune, ^ui se trouvait auprès de M. Hersin Déon au moment où