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NOTE SUR LES MINES DE BITUME
EXPLOITÉES EN ALBANIE
Pour nous, la cassure eonchoïdale,la densité et l'homogénéité du bitume indiquent qu'il y a eu solidification rapide, c'est-à-dire refroidissement rapide. La matière a dû venir relativement chaude et se figer assez vite ; en effet, si cela n'était pas, la partie supérieure se volatilisant lentement, il se serait produit, en l'absence d'un brassage, une augmentation de teneur en matières lourdes de la surface à la base et une sorte de classement par densité. D'autre part, il est évident que le remplissage s'est produit par le haut, c'est-à-dire de haut en bas. Il serait éminemment précieux de retrouver la trace de la coulée. Mais, ainsi que nous l'avons dit, les terrains ont été tourmentés, érodés à la surface, par des phénomènes postérieurs, de telle sorte qu'il y a peu d'espoir de fixer l'origine exacte de l'épanchement bitumineux. Le bitume mat a la composition suivante : Bitume soluble dans le sulfure de carbone. . . Eau et perte à 100° Cendres Substances organiques
72,69 9,12 17,19 1,00 100,00
C'est, on le voit, un produit d'une riebesse extrême, étant donné que le bitume de Trinidad tient en movenne 34 p. 100. 2° Bitume solide brillant. — Le bitume solide brillant, à l'encontre du précédent, ne se trouve que dans une région limitée. En outre, il est toujours dans un seul terrain, un calcaire noirâtre et très dur; enfin il est toujours en filons parfaitement nets, parallèles entre eux, orientés N. 50° E. et presque verticaux, ou, pour mieux dire, en gisements affectant absolument l'allure filonienne. Il nous est arrivé do rencontrer, au voisinage des filons de bitume brillant situés dans le calcaire, quelques traces
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exceptionnelles de bitume dans des argiles jaunâtres. Mais alors invariablement ce dernier était du bitume mat. Il est difficile de dire que le bitume brillant soit venu avant ou après l'autre, ou, tout au moins, à une époque différente de l'autre. En effet, le calcaire dur dans lequel il se trouve est bien antérieur aux argiles et terrains où se trouve le bitume mat; mais nulle part il n'est recouvert effectivement par ceux-ci dans la région du gisement. Là où la superposition dos dépôts existe, il n'y a plus de bitume brillant. Là où il y a du bitume brillant, le banc calcaire affleure, à peine recouvertpar un humus moderne. Par conséquent, il n'est possible d'affirmer ni la différence des venues ni leur âge relatif, rien ne disant que les fissures du calcaire n'ont pas été contemporaines des gerçures des argiles. Un argument d'un autre ordre viendrait seul à l'appui de l'antériorité du bitume brillant, c'est sa composition en matières volatiles, et surtout en huiles; mais il n'est nullement probant. En effet, on notera que, comme pour le bitume mat, nous sommes également en présence d'un remplissage de haut en bas. A voir tout d'abord ces filons si nets, si rectilignes, si parallèles, nous avions eu tendance à admettre l'hypothèse jusqu'ici admise d'une injection d'en lias dans des fractures profondes. Il n'en est rien. Nulle part, en profondeur, nous n'avons pu suivre le minerai. Il disparaît à 15 mètres, ou 20 mètres au maximum, la même roche encaissante persistant, mais stérile. Par contre, partout on peut le suivre jusqu'à l'affleurement. Il y a, en somme, fractures superficielles, comme si le banc calcaire avait subi une courbure dont la concavité serait dirigée vers le centre de la terre et s'était craquelé en surface. Dans ces fractures est venu se glisser le bitume épanché superficiellement, lequel s'y est solidifié et refroidi. La teneur en matières volatiles, plus éle-