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L'ORIGINE
ET
LES
CARACTÈRES
tuant : l'une, au Sud du lac, les gisements de Kirunavara ; l'autre, au Nord, celui de Luossavara. La fig. 3 'de là Pl.. III en indique la position relative par rapport aux autres gisements dont il sera question plus loin: Gellivara, Svappavara, Mertainen. Contrairement à ce que nous verrons pour tous ces autres gisements, dont l'origine est proba- . blement différente malgré leur rapprochement géographique, Kirunavara est formé, non d'un chapelet de petites lentilles ni d'un système de niveaux interstratifiés, mais d'une énorme masse bien compacte etbien localisée. La longueur totale de cette masse est de 3 km ,5 ; sa largeur horizontale (qu'il ne faut pas confondre avec la largeur apparente sur la carte, largeur bien supérieure par suite de l'inclinaison que présente la superficie) reste, presque toujours, au-dessus de 40 mètres et atteint 166 mètres au point nommé Geologen. Le cube reconnu et exploitable sans travaux profonds, au-dessus du lac voisin de Luossajarvi, dont la cote absolue est 501, n'est pas estimé par les ingénieurs suédois à moins de 233 millions de tonnes; chaque mètre d'approfondissement peut donner de 1.500.000 à 1.900.000 tonnes. En supposant que l'on pût descendre seulement à 300 mètres au-dessous du lac, on arriverait à 600 ou 800 millions de tonnes. Si, laissant le côté pratique du gisement pour envisager sa seule théorie, on tient compte de la partie, aujourd'hui disparue, qui en a été enlevée par l'érosion, et si on évalue la hauteur primitive du gisement à 1.000 mètres, on arrive à cette conclusion qu'il a dû se rassembler là primitivement au minimum 1.500 à 2.000 millions de tonnes do minerais à 65 p. 100 de fer, c'est-à-dire entre 1 et 1,3 milliard do tonnes de fer pur. Ce chiffre peut même être très inférieur à la réalité ; car, d'une part, la partie enlevée par l'érosion a pu ' être plus considérable encore; de l'autre, nous ne connaissons pas exactement les limites en profondeur. C'est,
DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES
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dans toute hypothèse, la plus grosse boule d'oxyde de fer que l'on connaisse sur le globe (*). Ainsi que le montre la fig. 2, reproduction d'une photographie de M. Lundbohm, cette masse de magnétite occupe toute la crête Nord-Sud do la montagne de Kirunavara, qui oscille entre 20 et 250 mètres au-dessus du lac voisin de Luossajàrvi, lui-même à la cote 501 ; elle a un plongement Est très marqué de 50 à 60° sur l'horizon. Son examen confirme ce fait remarquable, dont on pourrait douter sur une description sommaire, que toute cette montagne de magnétite est à peu près complètement exempte de mélanges étrangers, de gangues ou d'intercalations stériles. Il est très possible que le déchet ne dépasse pas en pratique 10 à 15 p. 100. La mission officielle de 1875, qui a fait la première exploration du gîte, a donné aux divers sommets les titres de ses membres; c'est pourquoi l'on traverse, du Sud au Nord : le Jàgmàstaren ( garde-chasse) , le Professoren (professeur) , le Landshofdingen (gouverneur de la province), le Kapten (capitaine), lePojgen (jeune garçon), le Direktoren (directeur), le Bergmàslaren (Inspecteur des mines), le Stalsrâdet (conseiller d'État), le Geologen (géologue), leGrufingeniûren (Ingénieur des Mines), le Vaklmàstaren (huissier). La grande particularité de ce gîte, qui en fait l'originalité et qui contribue non moins à sa valeur industrielle qu'à son intérêt théorique, c'est qu'il est entièrement homogène et encaissé, d'un bout à l'autre, dans des porphyres parfaitement typiques, occupant, au milieu d'eux, une zone si nette et si rectiligne qu'on a pu quelquefois la supposer filonienne. (*) Comme point de comparaison, le gisement lorrain, qui est la grande source de production du minerai de fer en France, Lorraine allemande et Luxembourg (18 millions de tonnes d'extraction par an en 1900), passe, d'après les dernières recherches, pour renfermer 5 milliards de tonnes de minerai entre 30 et 36 p. 100, soit environ 1.800 millions de tonnes de fer pur, mais dispersées sur 100.000 hectares et non concentrées en un seul amas.