Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 97]

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DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES

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L'ORIGINE ET LES CARACTÈRES

santé ou dissolvante. Il ne faut peut-être pas chercher d'autre cause à cette association que la solubilité commune des éléments ferrugineux ou phosphatés. dans une eau chargée de certains corps, tels que l'acide carbonique en excès, et leur semblable précipitation, quand l'excès de cet acide carbonique se dégage. Ce rapprochement des propriétés chimiques a pu, à lui seul et même sans faire intervenir l'action possible des organismes, concentrer, simultanément et sur les mêmes points, le fer et le phosphore, empruntés d'abord à la destruction et au remaniement des roches éruptives. 2° Si nous passons en effet aux groupes des minerais les plus phosphoreux, IV et V, nous y trouvons: a) La presque totalité des minerais sédimentaires non métamorphisés et peu ou point altérés superficiellement; par exemple, dans le groupe IV, les minerais siluriens du Thuringer Wald et de Clinton (N.-Y.), les minerais liasiques du Cleveland, hettangiens de Mazcnay, crétacés d'Ambergdans lePalatinat, éocènes du Berry, pléistocènes des marais suédois ; dans le groupe V, les oolithes siluriennes de Saint-Rômy on Calvados ou de Nucic en Bohême, les minerais carbonifères de la Ruhr et de la Loire, les minerais toarciens de Meurthe-et-Moselle, bajociensde la Nièvre, pléistocènes des marais du Schleswig; Puis, b), certains minerais cristallins métamorphiques, dont les plus remarquables sont ceux, étudiés ici même, de Gellivara, Grângesberg, etc., ou ceux, assimilables, de Segré en Maine-et-Loire ou Diélette dans la Manche; Enfin, c) quelques intercalations dans les roches éruptives, à Kirunavara, Iron Mountain, etc. Il semble ainsi, comme je l'annonçais tout à l'heure, que, dans la plupart des formations sédimentaires, les circonstances, qui ont amené la précipitation du fer, ont été également de nature à provoquer la concentration du phosphore (bien que l'inverse soit souvent inexact, c'est-à-

dire qu'il puisse exister des dépôts phosphatés non ferrugineux). Il n'est guère de sédiment ferrifère inaltéré, qui ne soit, en même temps, plus ou moins phosphoreux. Mais il est bien évident aussi que cette proportion du phosphore, associé au fer dans la sédimentation, a dû être très variable suivant les cas, et elle paraît s'être tout particulièrement exagérée dans les minerais de Laponie ou de Grângesberg, puisque, malgré leur métamorphisme et leur recristallisation, ceux-ci contiennent une richesse en apatite tout à fait anormale. N'y aurait-il pas une relation entre l'abondance remarquable du fer dans ces régions (sans doute attribuablo surtout il la destruction de roches ignées particulièrement ferrugineuses) , cette teneur spéciale en phosphore et la profondeur d'une érosion consécutive de plissements très anciens, ayant mis à nu des magmas ultrabasiques de profondeur, d'où le phosphore n'avait pu s'échapper, comme il l'a fait dans les zones plus hautes desplissements, ou, dans quelques cas spéciaux, en Scandinavie même, sous des influences de pneumatolyse ? L'apport, dans les bassins sédimentaires, de toul ce fer et de tout ce phosphore viendrait alors de ce que les érosions ont atteint des scories provenant directement de ces bains métalliques, assimilables aux météorites, c'est-à-dire à des roches d'origine particulièrement profonde, où se présente déjà l'association si caractéristique du for et du phosphore, qui, une fois commencée, s'est, par suite des réactions chimiques, continuée dans toute la série géologique. CHAPITRE V. RÉSUMÉ. - CONCLUSIONS THÉORIQUES.

On a vu, au cours de cette étude, que certains minerais de fer Scandinaves, habituellement caractérisés