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L'INDUSTRIE
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PÉTROLE
EN
CALIFORNIE
Pacific et le Santa Fé construisent de concert une ligne qui de Kern River ira passer par Sunset, jusque-là isolé des voies ferrées, etiraaboutir sur la côte à Port-Hartford, donnant ainsi aux nouveaux districts l'accès de l'Océan. Là ne se borne pas le rôle de la Standard Oil. Elle a rempli la Californie d'agents, qui vont prêchant aux industriels les mérites du pétrole comme combustible et leur offrentle concours de leur expérience pour l'aménagement des chaudières et des fours et l'instruction du personnel. Elle a acheté une flotte de bateaux-réservoirs destinés à traverser le Pacifique et à aller porter le nouveau combustible en Extrême Orient et en Océanie ; elle s'est enfin entendue avec les Compagnies de navigation, qui avaient le monopole de la vente du pétrole des Iles de la Sonde. Il faut en effet développer la consommation du pétrole en Californie et l'envoyer au loin, si l'on veut faire face à d'énormes productions, comme celle de l'année dernière. La consommation de combustible delà Californie est assez facile à évaluer. Sa production de charbon est très faible : 1899 1900 1901 1902
160.715 tonnes 171.708 — 151.039 — 17b. 000
11 ne peut en venir des États situés à l'Est à cause de la distance. Tout le charbon qui entre vient par mer. San Francisco en importait jusqu'en 1902 à peu près régulièrement près de 2 millions de tonnes : 1899 1900.... 1901.... 1902....
1.740.027 tonnes 1.889.128 — 1.834.785 — 1.445.898 —
Los Angeles et San Diego en reçoivent ensemble
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250.000 tonnes tout compris ; la Californie brûlait donc, jusqu'en 1901, moins de 2.300.000 tonnes de charbon. En 1902, elle n'en brûlait plus que 1.900.000 tonnes. Cette quantité de charbon peut être remplacée par 8 à 9 millions de barils de pétrole. Or depuis 1899, la production de pétrole a augmenté exactement de 11 millions de barils ; l'importation de charbon ne cessant pas brusquement, il y a donc un gros excédent de combustible, et il a fallu en développer la consommation sur place ou en exporter. VIL Comparaison entre le pétrole de la Californie et celui du Texas.
De tout ce que nous avons dit sur le pétrole californien, il résulte qu'on est là en présence d'un gisement tout différent de ceux des États de l'Est, Pensylvanie et Ohio, et du Canada ; les couches pétrolifères de ceux-ci sont en effet très anciennes et donnent un pétrole très léger et très riche en huiles lampantes, d'un raffinage facile et rémunérateur. Le gisement californien se rapproche davantage de ceux d'Europe par l'âge et l'allure des couches. Sur tout le pourtour extérieur des Carpathes, en Galicie et en Roumanie, on trouve le pétrole dans des couches plissées dont l'âge varie du crétacé au pliocène (les plus riches sont du miocène supérieur) et dont l'allure ressemble beaucoup à celles de Los Angeles et de Ventura. A Bakou, le pétrole est aussi tertiaire, comme àTaman. Mais ce qui distingue de ces gisements celui de Californie, c'est la nature de l'huile minérale, asphaltique et lourde, qui ne la rend propre qu'à la combustion immédiate, et c'est ce qui fait que la Californie crée, au point de vue économique, un nouveau type de gisement. Il est curieux de remar-