Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
36 i
RICHESSES
MINÉRALES
DE
LA
NOUVELLE-CALÉDONIE
La Saxe, la Hongrie, la Suède, le Piémont et la Pensylvanie étaient à cette époque les fournisseurs uniques des quelques centaines de tonnes de nickel consommées dans le monde entier. C'est en Nouvelle-Calédonie que les hydrosilicates de nickel, que l'on a d'ailleurs retrouvés depuis plus ou moins abondants en différents autres points du globe, ont été signalés pour la première fois comme minerais. M. Garnier mentionne en effet, dans son rapport del867 (*), l'existence, en différents points de la colonie, d'enduits verts ou d'imprégnations vertes sur les silicates magnésiens dont la matière colorante est le nickel. Quelques années plus tard, le professeur Liversidge de Sydney, y distinguait deux espèces minérales, la Garniérite et la Nouméite, que l'on tend actuellement à réunir sous le seul nom de Garniérite. Lors de l'exploration géologique de M. Heurteau en Nouvelle-Calédonie, on avait déjà constaté la présence de silicates de magnésie plus ou moins colorés par le nickel en un certain nombre de points de la formation serpentineuse ; et l'on venait même de découvrir, au mont Dore, un filon de l m ,25 de puissance rempli pour moitié environ d'un silicate de nickel vert ou bleuâtre qui, trié avec soin pour le séparer des argiles magnésiennes incolores dans lesquelles il était empâté, donnait à l'analyse la composition suivante (**) : Gangue quartzeuse. . . Silice Alumine Protoxyde de nickel. . Magnésie Chaux Eau TOTAL
3
41 0,60 19 16,30
traces 20 99,90
(*) Loc. cit., p. 83 et 86. loc. cit., p. 394-395.
(**) HEUKTEAU,
soit, nickel métallique :
14,95
LES
MINES
DE
NICKEL
365
Depuis lors se sont multipliées avec rapidité les découvertes de filons et filonnets de silicate vert de nickel au milieu des serpentines ; ce sont ces minerais qui ont été d'abord l'objet des exploitations, et c'est sur les échantillons les plus purs d'entre eux qu'ont été faites les déterminations des espèces minérales désignées sous les noms de Garniérite et de Nouméite par Liversidge, et qu'ont été exécutées les analyses que nous citerons ci-après. Ce n'est que quelques années après le commencement de ces exploitations que l'on s'est aperçu, qu'associés aux sdicates verts, existent dans beaucoup de gisements des filonnets, plaquettes, ou enduits d'une matière presque aussi riche en nickel et n'en différant guère que par sa couleur, qui varie du brun chocolat foncé au jaune brun ; cette matière, à laquelle a été donné le nom de nickel-chocolat, a dès lors été tout aussi recherchée que le nickel vert. A mesure que les exploitations se développaient et que les essais se multipliaient, on apprenait à connaître d'autres minerais de nickel, les uns pulvérulents ou terreux, tantôt d'un vert franc, tantôt tirant sur le jaune ou le brun, les autres présentant tous les caractères de concrétions siliceuses et ne s'en distinguant que par une belle coloration verte, d'autres enfin de consistance argileuse, tantôt d'un vert plus ou moins foncé, tantôt très pâles et néanmoins riches. En même temps que l'on recueillait avec soin les blocs, morceaux et poussières isolés de ces minerais, on exploitait les péridotites auxquelles ils étaient associés, et qui se montraient plus ou moins criblées de filonnets de ces minéraux ou qui en retenaient des débris. Ces filonnets se distinguaient aisément dans les roches fraîches, tandis que dans les roches altérées ils ne se laissaient plus soupçonner que par des apparences quelque peu incertaines, que seul le mineur habitué réussissait à reconnaître plus ou moins bien, mais qu'on a ensuite appris à déceler