Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 192]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

Les masses inhomogènes minéralisées par le nickel, qui constituent ce que l'on exploite pratiquement et couramment, peuvent être rattachées à quatre types principaux, dont la distinction est souvent encore plus difficile à faire, lorsqu'on se trouve en face des gisements, que celle des différents types de minerais que nous venons d'indiquer. Les types que nous distinguerons, et que nous allons essayer de caractériser, sont : les masses à caractère filonien, les masses bréchoïdes, les masses de serpentine altérée imprégnée de nickel, et enfin les terres nickelifères. Les masses filoniennes se rencontrent généralement au milieu de péridotites plus ou moins serpentinisées, mais de caractère rocheux encore bien net, dans lesquelles s'ouvrent des cassures minéralisées ; ces cassures, d'épaisseurs très variables, et dont nous chercherons ultérieurement à préciser la nature géologique, sont souvent suffisamment minces pour être entièrement remplies d'une seule veinule de minerai vert ou de minerai chocolat; d'autres fois elles sont un peu plus larges et comprennent plusieurs zones de minerais de couleurs variées dans les teintes vertes, bleuâtres ou brunes ; parfois enfin leur largeur est telle qu'elles contiennent non seulement ces minerais, mais encore, empâtés par eux, des fragments bréchoïdes de la roche encaissante; fréquemment, lorsque la cassure est large, elle n'est pas entièrement remplie, et les vides qui y subsistent sont tapissés de ces concrétions de minerai vert dont nous avons signalé déjà le caractère très net de dépôts de solutions. Mais généralement la minéralisation ne se limite pas à un nombre plus ou moins grand de telles cassures : tout d'abord celles-ci se ramifient très souvent par des cassures transversales également envahies de silicates de nickel,

LES MINES DE NICKEL

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et ensuite la péridotite elle-même est imprégnée de nickel sur une épaisseur plus ou moins grande à partir des bords de la fente. Tantôt la surface de la roche a subi ce craquellement en damier dont nous avons déjà signalé la facilité, et laroche s'est trouvée comme incrustée d'un réseau vert, qui suffit à lui donner sur une certaine épaisseur une teneur en nickel de plusieurs unités pour cent; d'autres fois les lèvres de la cassure sont entièrement transformées en une matière qui a l'éclat et la couleur vert foncé d'une serpentine noble, mais qui contient également du nickel en plus ou moins forte proportion : suivant l'importance de cette pénétration du nickel dans les roches on est amené à considérer comme minerai une plus ou moins grande portion de celles-ci. Lorsque les cassures qui s'y ramifient sont suffisamment nombreuses et suffisamment larges, la masse tout entière de la roche peut être bonne à exploiter; d'autres fois, des différents morceaux de péridotite que séparent ces cassures disposées en tous sens, le noyau seul est stérile, tandis que toute la périphérie est bonne à fondre. Quelquefois, au contraire, on a affaire à une cassure plus nette et plus large dont on n'exploitera que le remplissage et, sur quelques décimètres, les épontes plus ou moins bien définies. La minéralisation des cassures larges et franches a généralement une certaine permanence en direction et en profondeur; celle des réseaux de cassures minces n'est, au contraire, riche, tant par l'abondance des cassures que par la nature même du remplissage, qu'au voisinage immédiat de la surface actuelle du sol. L'ensemble des blocs de péridotite sillonnés par ces cassures et des matières qui les remplissent constitue ce que l'on appelle couramment des « minerais de blocage ». Lorsqu'on examine au microscope ce type de minerais rocheux, on constate un mode d'altération de la péridotite peu différent de la serpentinisation habituelle; les grains