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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE
LES MINES DE NICKEL
minerai riche; arrêtée pendant la crise de 1894-97, elle a été reprise depuis, fournissant par an de 10.000 à 20.000 tonnes de mineraià teneur moyenne de 7 à 8 p. 100 ; au moment de notre passage, elle n'occupait pas moins de quatre-vingts ouvriers, et assurait une production mensuelle de 600 à 800 tonnes, à l'aide d'un nombre relativement restreint de fronts de taille largement développés. Ces chantiers sont ouverts entre les cotes 230 et 340, sur les pentes d'un contrefort en forme de dôme recouvert déformations d'argile rouge, parfois assez puissantes, sous lesquelles ou à côté desquelles on trouve des traînées de roches décomposées et minéralisées ; de nombreux chantiers se développent dans des minerais terreux qui constituent un remplissage abondant autour de blocs éboulés de péridotite ; mais les enduits et concrétions sur ces blocs sont fréquents aussi, et nous avons, spécialement ici, noté la présence de péridotites rocheuses dures, ne présentant pas l'aspect décomposé que nous avons si souvent signalé, et toutes bariolées d'enduits fortement colorés, verts, bleus, rouges parfois, qui constituent dans l'ensemble un minerai riche, dans lequel les agents minéralisatours sembleraient plutôt avoir recimenté la roche que l'avoir désagrégée comme on le constate le plus souvent. Suivant une loi, que nous croyons pouvoir donner comme une loi générale, cette minéralisation diminue lorsque les chantiers s'enfoncent dans le flanc de la montagne, et, tantôt à partir de 15 à 20 mètres d'avancement, tantôt seulement au bout de 40 mètres, la proportion des blocs serpentineux sains et stériles augmente, et les ma: tières qui les empâtent deviennent plus magnésiennes et moins nickelifères. Néanmoins la largeur des chantiers ouverts et la profondeur encore sérieuse sur laquelle ils ont pu être poussés a déjà permis d'extraire, sur un espace qui, en plan, est en somme peu étendu, une soixantaine de mille tonnes de bon minerai.
Le contrefort sur lequel se développent les travaux actuels est dominé par des crêtes rocheuses beaucoup plus abruptes, qui se groupent en deux séries dites « les petites crêtes » et « les grandes crêtes », et qui atteignent respectivement des altitudes de 450 et de 650 mètres. C'est sur ces crêtes qu'avait débuté l'exploitation et qu'avaient été extraits les riches minerais à 1 1 et 12p. 100 en moyenne, qui avaient fait autrefois la réputation do la mine Kataviti ; on constate encore aujourd'hui, au front des anciens chantiers abandonnés, l'existence de veinules assez nombreuses de silicates compacts ; la péridotite se montre en tètes d'aspect tout à fait rocheux si escarpées qu'aucun amas de minerai terreux ou de matières décomposées ne pourrait y rester accroché ; ces blocs sont sillonnés de petites fissures dont l'épaisseur varie de un à quelques centimètres, et qui sont remplies ici de garniérite d'aspect typique, là de minerais de même consistance et en tout point de même aspect, sauf que leur couleur est beaucoup plus pâle, tantôt vert d'eau, tantôt même complètement blanche, au point que l'on ne songerait pas à prendre ces matières pour des minerais de nickel si on ne voyait pas la garniérite y passer progressivement ; de tels minerais sont d'ailleurs encore riches : c'est do ce gisement que provenait l'échantillon dont nous avons rapporté l'analyse ci-dessus (p. 370) et qui tenait 9,5 p. 100 de nickel. A ces silicates plus ou moins décolorés s'associent aussi de beaux types de minerai chocolat avec des couleurs variant du brun rouge au brun foncé. Le groupe des mines de Népoui, qu'il nous reste à décrire pour terminer rénumération des gisements de nickel exploités dans cette région de la côte Ouest, est situé dans le puissant massif serpentineux qui fait face au Koniambo de l'autre côté de la plaine de Koné-Pouem'">nt ; de ce massif descendent au Nord-Ouest quelques tri-