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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE
parce que l'exploitant lui-même n'a pas reconnu le gîte, que parce qu'il a commencé son exploitation après avoir signé un contrat de vente de 30.000, 40.000 ou 50.000 tonnes à livrer au cours des deux ou trois années à venir, et qu'il ne peut nullement compter qu'au bout de ce temps une restriction de la demande de minerai ne viendra pas l'obliger à abandonner une mine encore productive, et à perdre tout le bénéfice qu'il pourrait encore retirer des installations qu'il a faites. Aussi, généralement, celui qui entreprend pareille exploitation cherche-t-il simplement à voir s'il peut espérer rémunérer tous ses frais sur l'exécution d'un premier contrat de vente de minerai; il prend alors à crédit (*) les fournitures dont il a besoin et emprunte un fonds de roulement, puis ses efforts tendent à réussir, grâce aux livraisons de minerai qu'il fera, à rembourser ses emprunts, tout en conservant quelque bénéfice. Nous avons dit que l'amortissement des installations de transport ne peut que rarement représenter moins de 3 ir ,40 à 4 fr ,50 par tonne ; celui de l'ensemble des autres installations et des approvisionnements divers ne peut guère être inférieur. On arrive donc à un prix de revient minimum • de 30 ou plutôt de 35 francs par tonne sèche. Cela représente, en supposant du minerai à la teneur normale de 7 p. 100, un prix de revient de 0 fr ,45 àO tr ,50 au minimum par kilogramme de métal contenu dans le minerai. Comme les marchés qui couraient au moment de notre séjour avaient été le plus souvent conclus entre 0 tr ,60 et 0 tr ,70 par kilogramme de métal, on voit que, pour une exploitation où auraient été réunies toutes les conditions les plus favorables, facilités d'exploitation, voies
(*) Des achats faits dans ces conditions, par des exploitants qui . . n'offrent souvent d'autres garanties que les chances de succès de leur exploitation, sont naturellement faits à des prix sérieusement majores, " ce qui contribue à augmenter les frais de premier établissement.
LES MINES DE NICKEL
499 de transport aisées à installer, et tonnage important de minerai à extraire sur lequel répartir les frais de premier établissement, il y avait une sérieuse marge pour la rémunération personnelle de l'exploitant et pour la réalisation d'un bénéfice important. Il faut d'ailleurs ajouter à ce dernier celui qui résulte déjà de la vente aux ouvriers des vivres et marchandises diverses, et qui n'est souvent pas le moindre, puisque plusieurs exploitants nous ont déclaré que c'est en somme le seul qu'ils réalisent. Mais bien souvent l'exploitation elle-même n'est pas aussi aisée; il y a des périodes tout au moins, où les travaux au stérile sont nombreux et coûteux (il est rare qu'il n'y ait pas à compter au début de l'exploitation sur une telle période dont il faudra naturellement tenir compte ensuite) ; les transports peuvent être plus difficiles à organiser, il arrive que, faute d'avoir consacré au début une somme suffisante à la création d'engins bien disposés pour réduire la main-d'œuvre aux chiffres assez bas que nous avons supposés, celle-ci est plus onéreuse; il se peut, au contraire, que les installations aient dû être plus importantes que nous ne l'avons admis, ou ne se répartissent finalement que sur un tonnage trop restreint; dans de telles conditions, les bénéfices de l'exploitation peuvent être beaucoup moins importants. Parfois, nous l'avons déjà mentionné, il serait pratiquement trop onéreux, sinon peut-être au point de vue absolu, du moins en raison des ressources ou du crédit dont dispose l'exploitant, de créer des moyens de transport vraiment économiques; d'autre part, l'abatage du minerai peut être plus ou moins malaisé ; dès lors le prix de revient par tonne de minerai s'élève considérablement ; mais, si le gîte permet de n'exploiter que des minerais riches, à 8 p. 100 par exemple et même plus, la valeur de la tonne s'élève aussi très notablement, puisque non seulement la teneur en métal augmente, mais encore en même temps le prix de base par unité de