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AFFAISSEMENTS PRODUITS PAR L'EXPLOITATION DU SEL
de densité double. Cependant cette contre-pression est un soutien très appréciable et, quand les pompages font par trop baisser le niveau dans un sondage, il est quelquefois prudent, pour ralentir les éboulements, de venir en aide aux venues naturelles d'eau douce par l'introduction artificielle. Quand la totalité des terrains superposés au sel sont des marnes ou des assises de consistance analogue, l'éboulement gagne peu à peu la surface du sol, si l'épaisseur du sel dissous dépasse le foisonnement possible. Mais cet affaissement de la surface est lent et progressif, comme le délitement et la chute du toit marneux. C'est le cas de la région du Sanon jusqu'à Rosières; les marnes n'y sont recouvertes que par des alluvions ou par quelques grès sans consistance. Si, au contraire, au-dessus de ces marnes, se trouvent, comme dans la vallée de la Meurthe, en aval de Varangéville et sous le plateau de Haraucourt, des bancs résistants, durs et compacts, comme les dolomies du keuper supérieur, par exemple, ces bancs ne suivent pas la descente progressive des marnes ; des excavations étendues se développent au-dessous d'eux, jusqu'au moment où le poids des terrains qu'ils supportent sans soutien, diminué de la contre-pression de l'eau, dépasse leur limite de résistance; on aura alors un affaissement brusque d'une certaine étendue. Et, cependant, cette brusquerie sera très largement atténuée par la contre-pression de l'eau, obligée, par le poids de la masse descendante, de trouver un écoulement par les trous de sonde, seules ouvertures existant dans les chambres de dissolution étanches. Dans ces conditions, un tel mouvement peut durer des heures. Nous en verrons des exemples. Les éboulements, auxquels sont , exposés les sondages travaillant par chambre de dissolution isolée, peuvent les mettre hors de service, soit définitivement, soit temporai-
EN MEURTHE-ET-MOSELLE
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rement. Dans ce cas, il n'est donc pas prudent, pour une exploitation, de se contenter d'un seul sondage. En fait, il y a toujours au moins deux sondages voisins. Un seul moteur suffit, avec une transmission télédynamique. L'énergie électrique n'est employée que pour un plus grand nombre de pompes. Les chambres de dissolution des sondages rapprochés arrivent à communiquer, en général, assez vite et n'en font plus qu'une, qui se développe elliptiquement, comme toujours. Quoi qu'il en soit, les phénomènes d'appel d'eau douce, de dissolution, d'éboulements, d'affaissements ou d'effondrements sont essentiellement localisés autour des sondages eux-mêmes. La sûreté du sol n'est compromise qu'aux abords immédiats des centres d'exploitation. Cette situation n'intéresse guère que les propriétés de l'exploitant ou quelques terrains appartenant à des tiers, mais purement agricoles, puisque les exploitations sont aujourd'hui à des distances convenables des objets à protéger. Les inconvénients de cette exploitation, par foudroyage un peu aveugle, mais suffisamment localisé, ne dépassent donc pas beaucoup ceux des mines ordinaires. La zone suspecte est connue, son étendue est faible. Même dans le cas de terrains résistants, où des excavations assez étendues ont pu provoquer des affaissements rapides, ces affaissements n'ont intéressé qu'une zone elliptique, comprenant les sondages et n'ayant pas 200 mètres dans sa plus grande dimension. On peut donc penser qu'un point situé à 200 mètres du sondage le plus proche serait indemne de tout mouvement imprévu. Ces affaissements rapides (Art-sur-Meurthe, Saint-Nicolas) ont correspondu à une descente du sol de quelques décimètres en une dizaine d'heures. A part quelques mouvements des bâtiments d'exploitation sus-jacents, un peu lézardés, on n'a eu aucun dommage sérieux, aucun acci-