Annales des Mines (1904, série 10, volume 5) [Image 223]

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AFFAISSEMENTS PRODUITS PAR L'EXPLOITATION DU SEL

2" Influence des exploitations. — Toutefois, si cette action purement naturelle a pu, à la longue, produire des effets aussi considérables, elle ne correspond qu'à l'extraction courante d'une des plus petites salines. Elle ne représente que la centième partie du cube extrait par les sondages qui puisent aujourd'hui dans ces nappes. Celles-ci éprouvent donc, du fait des pompages, un changement énorme de régime, la circulation y est très considérablement activée, et, avec elle, les appels d'eau douce et les quantités de sel dissoutes. Les phénomènes hydrodjmaaiiques, à peu près nuls quand la nappe subissait seulement l'action de la nature, deviennent très importants et donnent lieu, pour le gisement salifère et pour la surface du sol, à des conséquences particulières, qui ne se seraient pas produites si la nature avait continué à agir seule . C'est ce fait capital que l'on a longtemps méconnu. Quand un puits ou un sondage avait rencontré une venue salée naturelle, on disait, avec raison, qu'il avait recoupé une source, mais on en concluait, à tort, que son exploitation, n'ajoutant rien aux phénomènes naturels résultant de l'action de cette source, ne pouvait avoir de eonséquences propres. Et, de la meilleure foi du monde, ees exploitants de « sources salées » sont très surpris aujourd'hui d'entendre dire qu'ils ont une action sur les affaissements du voisinage. ACTION DES FORAGES. — Quand on veut exploiter une nappe salée naturelle, il semble a priori qu'il y ait intérêt à faire un sondage étanche par rapport aux eaux douces, pour éviter que ces eaux ne descendent et ne se mêlent à l'eau saturée extraite, ou, qu'en agissant sur les iancs de sel, elles réalisent à la base du sondage une dissolution inutile, puisque l'eau saturée existe déjà, et nuisible, parce qu'elle compromettrait la solidité du sondage et sa bonne conservation. En fait, on a cherché

EN MEURTHE -ET-MOSELLE

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quelquefois à réaliser une étanchéité au moins approchée, notamment en coulant du ciment entre le terrain et le tubage de retenue. Il y avait ainsi aveuglement au moins partiel des venues d'eau douce. Nous verrons plus loin ce qu'il faut penser de cette étanchéité. Quoi qu'il en soit, si cette étanchéité est assez sérieuse, le forage parvient sur la nappe salée sans y apporter d'autre eau douce que celle, renfermée à la base du tubage, qui est nécessaire aux manœuvres de la cloche à soupape. La rencontre de cette nappe se fait dans des circonstances diverses ; quelquefois, on la rencontre à une certaine distance, parfois plusieurs mètres, au-dessus du premier banc de sel, dans quelque fissure de la marne susjacente, sans action marquée sur l'allure d'approfondissement de la sonde ; ou bien on la trouve exactement au toit de la formation salifère, au contact d'un banc de sel, dans une véritable excavation de quelques décimètres de hauteur, correspondant à la dissolution du sel et subsistant au-dessous d'un toit marneux ou gypseux ayant une consistance suffisante pour permettre un léger vide sousjacent ; dans ce cas, la sonde tombe brusquement de la hauteur de cette cavité, accusant nettement son existence; ou, enfin, la nappe peut exister, toujours à la partie supérieure de la formation, non pas sur un banc de sel, mais dans des marnes salées transformées, sur quelques décimètres de hauteur, en une sorte de sable argilo-gypseux, par l'effet de la dissolution naturelle; il n'y a pas alors chute brusque du trépan, mais avancement très rapide dans ce sable sans consistance. Dans tous les cas, si le sondage était étanche et vide, 1 eau salée, sous l'action d'une pression artésienne de plusieurs atmosphères, monterait vivement dans le tubage jusqu'aux environs de la cote 200, niveau piézométrique de la nappe. On pourrait ainsi théoriquement s'en tenir là, comrnfe