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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE
à-dire des frais de quelques francs par tonne. Néanmoins, tout compris, le transport jusqu'à Nouméa, organisé d'une façon un peu perfectionnée et pour un tonnage notable, pourrait sans doute être effectué pour 5 ou 6 francs par tonne, dépense qui, bien qu'élevée, n'interdirait pas nécessairement la concurrence, sur le port de Nouméa, avec le charbon d'Australie. Aujourd'hui que la construction du chemin de fer de Nouméa à Bourail est chose décidée, et que les travaux en sont déjà entrepris, la question change de face, non pas seulement parce qu'il y aurait de ce fait un nouvel acheteur sur place pour le charbon, mais encore parce que le chemin de fer lui offrira un moyen de transport qui, s'il n'est pas très économique, sera cependant notablement moins coûteux que tout autre procédé de transport par terre. Cette différence sera d'ailleurs surtout très marquée pour le gisement de la Nondoué ; le dernier tracé proposé pour le chemin de fer, et qui a été adopté, si nous sommes bien informé, remonte en effet la vallée de la Nondoué en en empruntant la branche droite ; il passera donc à proximité immédiate des gisements de cette région et de tout centre d'extraction qui pourrait y être créé; dans ces conditions, même en supposant le tarif élevé de 0 tr ,10 par tonne kilométrique, qui a été proposé, mais qui serait vraisemblablement réduit le jour où il s'agirait d'un tonnage quelque peu notable de charbon, les frais de transport jusqu'à Nouméa seraient de 2 fr ,50 environ, c'est-à-dire à peu près 1 /5 du fret dont sont grevés les charbons australiens ; cela laisserait une différence très notable en faveur des charbons de la colonie, pour compenser les conditions de gisement défavorables dans lesquelles ils se trouvent par rapport à leurs concurrents. Les gisements de Moindou bénéficieront beaucoup moins de la création du chemin de fer : tout d'abord ce n'est
LES GISEMENTS HOUILLERS
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que dans un avenir éloigné que la voie ferrée pourra être achevée jusqu'à Moindou, et ensuite, tant qu'une industrie consommant du charbon n'aura pas été créée au voisinage de Moindou, ce serait, à moins de l'adoption de tarifs très réduits, un moyen de transport trop coûteux pour pouvoir être utilisé jusqu'à Nouméa; quant à l'utilisation du chemin de fer pour transporter les charbons de la mine à un bon point d'embarquement, elle n'apparaît pas comme aisée. Il semble donc qu'avant l'ouverture de toute voie ferrée ce ne soient guère, parmi les gisements houillers que nous avons retenus comme devant être examinés par nous, que ceux de la montagne de Moméa qui seraient dans une situation géographique permettant le transport jusqu'à Nouméa des charbons qu'ils produiraient, et cela dans des conditions qui ne seraient pas sans charger déjà sérieusement leur prix de revient. Une fois le chemin de fer circulant jusqu'à la Nondoué, les gisements de ce bassin se trouveront au contraire dans une situation assez favorable à ce point de vue. L'ouverture complète de la ligne de Nouméa à Bourail n'apportera vraisemblablement aux gisements de Moindou et de Moméa qu'un faible secours qu'il nous est d'ailleurs difficile de préciser dans l'ignorance où nous sommes de son tracé définitif; s'il passait à proximité immédiate de l'un des gisements, le chemin de fer même pourrait être pour lui un client important. Nous ajouterons d'ailleurs que, le jour où la question de la fusion sur place du minerai de nickel aurait été résolue par l'affirmative, la création d'une fonderie au voisinage plus ou moins immédiat de tel ou tel de ces gisements houillers pourrait, surtout le chemin de fer aidant, changer les conclusions auxquelles nous sommes conduit aujourd'hui.