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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE
nie, il faut assurer soi-même l'entretien de ces pistes, renoncer à y circuler par les temps trop humides, et enfin payer, dans un pays où les chevaux et les bœufs sont nombreux et relativement de peu de valeur, dess frais de 0 fr ,75 à 1 franc par tonne kilométrique. Cette situation oblige, comme nous l'avons dit, tout mineur qui veut exploiter une mine de nickel à faire les frais d'un petit tramway; ces frais élevés constituent le plus clair de ses dépenses de premier établissement, et le conduisent presque toujours à l'emprunt aux commerçants de Nouméa, dont nous avons signalé les inconvénients. Sans doute, pour répondre pleinement aux besoins des exploitants, répartis, comme on sait, tout le long des deux côtes, ce qui serait le plus souhaitable ce serait que l'on, pût doter la colonie d'une voie ferrée qui en ferait le tour et aurait des embranchements remontant plus ou moins loin dans les différentes vallées. Mais c'est là un rêve que le mineur lui-même ne doit pas faire ; le trafic total que l'ensemble des mines pourraient offrir à une telle voie ferrée, surtout si l'on n'oublie pas que l'objectif doit toujours être de conduire le plus pronrptement possible le minerai à un point d'embarquement, ne saurait, en effet, rémunérer les frais de construction d'un tel réseau ; et, dès lors, le mineur serait, tout naturellement, le premier à en supporter la lourde charge sous forme d'impôts. Ce que l'on peut seulement souhaiter, c'est de voir un système de routes praticables entretenu tout le long de la colonie; cela faciliterait déjà les transports dans une assez large mesure. Il continuera donc encore longtemps, à notre avis, à appartenir aux exploitants de créer les voies ferrées dont ils ont besoin ; ils devraient seulement le faire d'une façon plus prévoyante, en connaissant mieux l'importance des ressources qu'elles sont appelées à desservir, et en appropriant mieux leur tracé et leur équipement aux services à en attendre non seu-
CONDITIONS ÉCONOMIQUES DE L'INDUSTRIE MINIÈRE
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lement à court délai, mais dans un avenir un peu plus largement escompté. Nous avons déjà fait allusion aux frais de premier établissement et aux frais courants importants qu'entraîne l'embarquement des minerais : sans doute, si la colonie était outillée à ce point de vue comme l'est un pays en plein développement industriel et commercial, il ne devrait pas en être ainsi, mais on ne pourrait, guère plus que pour les voies ferrées, lui demander de faire en une série de points des installations coûteuses et destinées à desservir chacune une seule exploitation ou deux. Enfin, lorsque le minerai n'est pas produit en assez grande quantité en un point donné pour pouvoir être directement embarqué sur les voiliers qui l'exportent, il doit être confié aux bateaux qui font le service du tour des côtes, et la dépense qui en résulte n'est pas inférieure à 8 à 10 francs ; c'est là encore une charge bien forte que justifie peut-être aujourd'hui le peu d'activité des transports autour de l'île, mais qui est de nature à diminuer avec le développement même de ces transports. C.
— CHARGES DIVERSES.
Diverses lourdes charges viennent encore peser sur les exploitations minières de la colonie: ce sont tout d'abord, pour celles des exploitations tout au moins qui ont la prévoyance de les assumer, les frais généraux de direction technique et de surveillance. L'impossibilité de recruter un personnel technique quel qu'il soit, même de contremaîtres, en Nouvelle-Calédonie, oblige à y suppléer par des agents amenés d'Europe, au prix de dépenses d'autant plus grandes qu'ils séjournent rarement longtemps dans la colonie. La création à Nouméa d'un enseignement, moitié technique moitié pratique, en vue de former les contremaîtres nécessaires à la conduite d'un personnel qui