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DÉGAGEMENTS
INSTANTANÉS
D'ACIDE
CARBONIQUE
exploitants étaient convenus que l'on prendrait les mesures de précaution suivantes : Les travaux d'exploration de l'étage 165 auraient un aérage spécial, aussi complètement séparé que possible des travaux d'exploitation qui étaient en cours à l'étage 125. L'avancement des chantiers serait précédé d'un ou plusieurs trous de sonde. L'abatage se ferait exclusivement au moyen d'explosifs que l'on tirerait quand tout le personnel de l'étage 165 serait venu se garer derrière deux portes en fer placées dans le travers-bancs du fond, près de la recette du puits, où la cage d'extraction serait consignée au moment du tir. En outre, une canalisation •d'air comprimé suivrait d'aussi près que possible le front de taille. C'est dans ces conditions que fut reprise l'exploration de la couche 1 à l'étage 165, exploration qui donna lieu aux trois dégagements de l'année 1895 et aux deux premiers dégagements de l'année 1896. On continuait pendant ce temps, sans prendre aucune précaution spéciale, l'exploitation de l'étage 125, où l'on travaillait déjàdepuis longtemps et où jamais aucun dégagement n'avait été observé. Mais, le 2 juin 1896, survint une véritable catastrophe. Une galerie de traçage en direction dans la couche 1 à l'étage 125, ayant rencontré un accident qui barrait la couche, s'avançait dans cet accident ensuivant des filets charbonneux quand, le 2 juin, •sur le tir d'une volée de coups de mine, un très violent dégagement se produisit, projetant près de 300 tonnes de déblais. On put constater après l'accident que les filets •charbonneux augmentaient notablement d'épaisseur du ■côté où s'était formée l'excavation. 6.000 mètres cubes de galeries furent très rapidement envahis par l'acide •carbonique. 24 ouvriers furent asphyxiés en différents points de l'étage 125. L'accident si grave du 2 juin 1896 montra la nécessité
DANS
LE
BASSIN
HOUILLER
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d'imposer des mesures de sécurité non pas seulement aux travaux profonds, mais à tous les travaux du puits Fontanes, quelle qu'en fût la profondeur. Toutefois, comme les dégagements d'acide carbonique ne s'étaient jamais produits que dans des travaux de traçage et de reconnaissance, c'est à ces travaux seuls, à l'exclusion des travaux de dépilage, que fut appliquée la nouvelle réglementation. C'est dans cet esprit que fut pris l'arrêté préfectoral du 6 septembre 1897, dont voici le dispositif : « Les travaux d'avancement en reconnaissance ou en traçage de la mine de Fontanes sont soumis aux prescriptions suivantes : « L'abatage au pic est interdit. « L'avancement sera précédé d'un ou plusieurs trous de sonde, ayant au moins 3 mètres de longueur au moment du tirage des coups de mine. « Le tirage des coups de mine sera fait à l'électricité, après que tous les ouvriers auront été mis à l'abri dans une partie de la mine séparée par des portes étanches du quartier où a lieu le tir, ledit quartier communiquant librement avec l'extérieur. « Dans les quartiers qui ne satisferaient pas à ces conditions (isolement par rapport aux autres travaux et libre communication avec l'extérieur), le tirage des coups de mine n'aura lieu qu'après l'évacuation complète de tous les travaux de la mine. » La mesure nouvelle instituée par cet arrêté était l'établissement des portes étanches qui devaient séparer les travaux d'exploitation des quartiers en traçage, ceux-ci communiquant librement avec l'extérieur de façon à ce qu'en cas de dégagement instantané l'acide carbonique pût s échapper sans se déverser dans les travaux d'exploitation. Comme portes étanches, les exploitants placèrent des portes doubles en tôle de fer, établies dans un barrage en maçonnerie à2 mètres environ de distance l'une de l'autre.