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DÉGAGEMENTS INSTANTANÉS D'ACIDE CARBONIQUE
DANS LE BASSIN HOUILLER DU GARD
Par contre, l'examen des valeurs de Q semble indiquer ■que l'acide carbonique est particulièrement peu abon•dant dans toute la région des mines de la Grand'Combe autre que la région de Laval et du Mas-Dieu, ainsi que dans les mines de Cessous et de Portes. En définitive, l'enquête à laquelle il a été procédé sur l'atmosphère des mines du bassin houiller du Gard n'a mis en évidence nulle part une production d'acide carbonique comparable à celle qui a été constatée dans la mine de Fontanes, qui est sujette à des dégagements instantanés. A la mine de Trélys en particulier et au puits de l'Arbousset, les dosages d'acide carbonique semblent indiquer un dégagement normal d'acide carbonique très notablement moindre qu'à Fontanes. Cependant les quartiers actuellement exploités par le puits de l'Arbousset, s'ils ne «ont pas en communication directe avec le point où est survenu le très violent dégagement instantané du 8 mars 1900, point dont ils ont été séparés par un barrage, ne sont pas fort éloignés de ce point: celui-ci n'est qu'à 70 mètres du puits et sa distance aux quartiers exploités les plus voisins ne dépasse pas 340 mètres. Ainsi des quartiers de mine où les dégagements normaux d'acide carbonique n'atteignent nullement les proportions élevées que l'on rencontre à Fontanes ou à Rochebelle et ne semblent pas dépasser beaucoup ceux de bien d'autres mines du bassin houiller du Gard peuvent se trouver fort peu éloignés de régions susceptibles de donner de très violents dégagements instantanés. Tel est le principal résultat auquel aboutit l'enquête à laquelle il a été procédé . Il semble dès lors que, dans l'état actuel, encore si peu avancé, de nos connaissances sur la répartition de l'acide carbonique dans le bassin houiller du Gard, tout travail de reconnaissance s'avançant dans une région encore inconnue doit être a priori considéré comme susceptible
de rencontrer éventuellement une région à dégagements instantanés d'acide carbonique, et l'attention des ingénieurs qui feront exécuter un pareil travail devra être tout particulièrement fixée sur cette éventualité, afin de ne pas laisser passer inaperçues les premières manifestations de la présencede l'acide carbonique qui viendraient à se produire. Si, d'autre part, on remarque que la couche % et la couche de 10 mètres au puits Fontanes sont considérées par M. Grand'Eury (*) comme représentant respectivement la partie inférieure du système de Bessêges et la couche Sans-Nom ; que les couches inférieures exploitées au puits do l'Arbousset sont considérées également par M. Grand' Eury comme représentant la couche Sans-Nom ; que la couche dont la rencontre a donné lieu au dégagement instantané du puits de l'Arbousset, quoique fort mal connue, doit être vraisemblablement la tête du faisceau du Feljas, qui est au-dessous de la couche Sans-Nom; qu'enfin au Mas-Dieu c'est dans la couche Sans-Nom que l'acide carbonique se manifeste avec abondance, il semble que l'éventualité de la rencontre d'une région à dégagements instantanés devra être tout particulièrement redoutée quand un travail de reconnaissance explorera les étages géologiques voisins du niveau de la couche Sans-Nom entre la base du faisceau de Bessêges et le faisceau du Feljas (").
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Alais, le 30 juin 1904. (*) Grand'Eury, Géologie et Paléontologie du bassin houiller du Gard. (**) Si l'on examine la répartition géographique des trois points où la présence de l'acide carbonique dans la houille paraît bien établie, fontanes et Rochebelle, le Mas-Dieu, le puits de l'Arbousset, on constate que ces trois points sont à peu près alignés suivant une direction Nord-Sud, comme s'ils jalonnaient une zone qui prolongerait vers le Sud le promontoire du Rouvergue.On peut signaler le fait à titre d'indication, mais cette indication parait encore beaucoup trop vague pour qu'on soit fondé dès à présent à en tirer des déductions.