Annales des Mines (1904, série 10, volume 6) [Image 227]

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TRAVAUX DE LA COMMISSION ANGLAISE

M. Markham, si, par exemple, les inflammations de grisou dues à l'électricité sont très rares, cela tient uniquement à ce que les exploitants des mines vraiment grisouteuses se sont jusqu'ici refusés à y introduire cet agent; le fait qiiê les statistiques ne fournissent pas d'éléments prouve non pas que le danger est négligeable, mais qu'on l'a vu un peu partout et qu'on y a paré. Quoi qu'il en soit, au mois de juillet 1902, le Secrétaire d'État pour l'Intérieur, M. Ritchie, annonçait à la Chambre des Communes qu'il allait nommer une Commission pour étudier « l'emploi de l'électricité dans les mines, et les moyens de prévenir les accidents résultant de cet emploi ». Cette Commission était effectivement nommée le 16 octobre de la même année, et commençait presque aussitôt ses travaux, qui furent menés avec assez d'activité pour être clos à la lin de 1903. Pendant les six premiers mois elle tint plusieurs séances destinées à interroger les personnes qui lui semblaient le plus qualifiées pour donner leur avis; la fin de l'année 1903 fut employée à grouper et à compléter les renseignements fournis tant verbalement que par écrit, et à rédiger un rapport et un projet de règlement qui parurent le 19 janvier 1904 et dont la traduction in extenso est donnée ci-après. L'enquête verbale fut conduite avec le soin que l'on est habitué à rencontrer dans ce genre de travaux en Angleterre ; on sait que les Commissions anglaises de cette nature ne reculent pas devant le travail considérable que représente l'audition d'un très grand nombre de personnes, en général choisies avec le plus grand soin dans tous les milieux, et représentant les opinions les plus opposées. Par contre, la documentation écrite est moins parfaite; on peut notamment s'étonner que la Commission ait passé sous silence, ou peu s'en faut, les réglementations étrangères sur le même sujet, et qu'elle n'ait cru devoir annexer à ses procès-verbaux ni le règlement belge, m les

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multiples documents allemands de même nature, ni les documents autrichiens. Enfin, on peut également regretter qu'elle n'ait pas drossé de procès-verbaux des visites de mines qu elle a faites. Le lecteur n'a de la sorte pas sous les yeux tous les éléments du travail, -— car il est visible que la Commission, ou tout au moins son rapporteur, n'ont pas ignoré les règlements allemands, — et il doit se borner à chercher dans les dépositions verbales l'origine des principes posés. Ces dépositions sont très nombreuses ; mais beaucoup d'entre elles se ressemblent, et elles peuvent, en somme, se ramener à un petit nombre de catégories. Il y a fort peu d'indifférents. Tous sont favorables, en principe, à l'introduction de l'électricité dans les mines, on raison des avantages économiques qui en résultent. Quant aux dangers qu'elle présente, les opinions les plus opposées se sont manifestées. Les uns sont franchement les adversaires de tout emploi de l'électricité dans les mines à grisou; les autres, au contraire, sont, à ce point de vue, d'une hardiesse qui va jusqu'à la témérité. Les dépositions du premier genre sont, en quelque sorte, synthétisées par la très remarquable déclaration de M. Arthur-B. Markham, membre du Parlement, et propriétaire, exploitant ou administrateur d'un ensemble de mines dont l'extraction atteint environ 5 millions de tonnes, qui expose, à notre avis, très clairement et d'une manière très difficile à réfuter les arguments positifs qui justifient sa thèse. L'opinion contraire a pour défenseur, très éclairé et très libéral, M. le Professeur Henry Louis, de Newcastle, dont les déclarations ont d'ailleurs une grande portée' et vont bien au delà de la question même. Sa pensée dominante est, en effet, que les exploitants de mines sont systématiquement opposés à l'emploi de l'électricité, comme ils l'ont été a beaucoup d'autres progrès, parce que leur formation scientifique est insuffisante et qu'ils ignorent les principes