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LA FORMATION CHARBONNEUSE SUPRACRÉTACÉE
les Balkans en tous sens sur une longueur de 65 kilomètres. Les conclusions économiques de cette exploration n'ont guère qu'une valeur locale, et je me bornerai à en donner bientôt un très bref aperçu ; les résultats géologiques peuvent, au contraire, présenter un certain intérêt. Bien que mon travail ait été strictement délimité à la formation charbonneuse, l'étude de cette formation, dont M. le D 1 ' Wankoff à été le premier à reconnaître l'importance, l'extension et la continuité, amène à des conclusions tectoniques nouvelles ; les fossiles recueillis au cours de ce voyage sur les gisements découverts par le même géologue ont fourni à MM. Douvillé et Zeiller, qui ont pris la peine de les étudier avec une amabilité dont je tiens à les remercier très vivement, l'objet des études spéciales annexées k ce mémoire, et les déterminations paléontologiques qui en résultent ont caractérisé l'âge sénonien (campanien) de ces terrains, ainsi que l'âge cénomanien de calcaires intercalés au milieu d'eux ; enfin la carte géologique inédite dressée par M. Wankoff (Pl. VI), dont j'ai pu vérifier point par point l'exactitude et préciser certaines désignations d'étages, fait connaître une région qui avait été très inexactement figurée sur toutes les cartes antérieures. Les conclusions générales, développées plus loin, sont les suivantes : 1° Il a existé, k de nombreuses reprises, depuis le carbonifère jusqu'à la fin du tertiaire, sur l'emplacement du Balkan central, un géosynclinal, où se sont déposés des sédiments détritiques gréseux et schisteux, d'aspect très analogue, avec semblables accumulations de plantes (*). Ces dépôts, constitués dans des lacs ou dans de longues
(*) Cette grande analogie de faciès explique comment la majeure partie de la formation charbonneuse a pu, jusqu'ici, être confondue avec le flysch.
DES BALKANS
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lagunes saumâtres, ont donné lieu: d'abord aux anthracites carbonifères de la vallée de l'Isker (*) ; puis, après des interruptions provoquées par les retours momentanés et locaux de la mer pendant le trias et le début du jurassique (lias, tithoniquei et pendant le cénomanien, aux charbons que nous allons étudier; ensuite aux végétaux dispersés dans les grès supracrétacés-éocènes du faciès ilysch ; enfin aux lignites néogènes. Il existe, comme nous le verrons bientôt, de très nombreuses lacunes dans la série sédimentaire : la région ayant dû rester longtemps émergée et cette émersion ayant pu, en même temps qu'elle entraînait l'absence de certains dépôts, déterminer la disparition par érosion d'autres étages antérieurs, lorsqu'ils s'étaient déposés. 2" Dans la région de Trevna k Slivno apparaît une formation charbonneuse spéciale, qui ne paraît pas représentée par le même faciès dans le reste des Balkans : formation de caractère lacustre et saumâtre, avec des intercalations marines au moins dans la région de Béla. Il s'y trouve, k la base, un faisceau de plusieurs couches charbonneuses minces et discontinues, formées de charbon gras riche en matières volatiles, donnant environ 8.000 calories après triage, et, plus haut dans la série, quelques lentilles du même charbon, plus larges, mais très courtes et tout k fait éparses. Cette formation, que l'on avait d'abord rattachée sans aucune raison au lias, que M. Toula avait ensuite proposé de rajeunir jusqu'à l'oligocène dans les points restreints où elle était alors reconnue et que M. Wankoff figure sur sa carte géologique de Bulgarie au 1 : 750.000 e entre le lias et la craie, sans autre détermination d^àge, (*) Ces anthracites, d'une dureté anormale et analogues à la schoungite du lac Onéga, ne semblent pas actuellement utilisables. 11 en est autrement des lignites néogènes, qui sont la grande ressource en combustibles delà Bulgarie.