Annales des Mines (1905, série 10, volume 7) [Image 184]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

360

NOTE

SUR

UNE

CHAUDIÈRE

DE LOCOMOTIVE

ment les dépôts des coffres quand cela devient nécessaire. Pour le nettoyage des tubes, un ouvrier placé dans le coffre supérieur introduit et promène dans le tube un arbre flexible, recevant de la transmission de l'atelier un mouvement de rotation rapide. Cet arbre porte à son extrémité un système de trois groupes de raclettes qui détachent le tartre sous forme de poussière ou de petites écailles. Celles-ci tombent soit dans le coffre inférieur, soit dans le cadre du foyer, d'où il est facile de les extraire. L'opération est des plus rapides, le nettoyage d'un tube dure à peine quelques minutes. On peut donc, malgré la forte proportion de matières solides contenue dans les eaux, maintenir constamment la chaudière dans un état de propreté aussi parfait qu'on le veut. Il en résulte que les parties exposées à l'action directe des flammes sont mieux refroidies par l'eau, d'où an avantage marqué au point de vue de leur conservation. D'autre part, la transmission de la chaleur n'étant plus gênée par une épaisse couche de dépôts, il s'ensuit une vaporisation plus active pour une même quantité de combustible brûlé. Dans les locomotives ordinaires, il faut périodiquement ramoner les tubes pour enlever le dépôt de suie qui s'y forme. Dans la chaudière Robert, il faut également procéder au ramonage extérieur des tubes. Ceux-ci ont été disposés en rangées se projetant les unes sur les autres sur un plan transversal à l'axe longitudinal, de façon à permettre le passage de brosses parallèlement à l'axe. L'expérience a montré que ce mode de nettoyage était insuffisant. Aussi a-t-on adapté*, après coup, deux tuyaux 0 o en fer percés de trous de 3 millimètres, convenablement orientés et introduits par la boîte à fumée au milieu de la tubulure et au travers des deux cuissards d'avant. Ces tubes sont reliés à deux conduites de vapeur KK partant d'une prise P a deux pointeaux et à deux coni-

A TUBES

A

EAU

361

partiments isolés, placée sous la main du mécanicien. Pour ramoner, le mécanicien ouvre le souffleur et, l'un après l'autre, les deux pointeaux. La vapeur est ainsi admise successivement dans les deux tubes, dont l'un ramone dans la première direction oblique du quinconce des tubes, l'autre dans la deuxième direction. Il sort par la cheminée un mélange de suie et de cendres qui disparaît dès que l'opération est terminée. Les avantages de la chaudière à tubes d'eau peuvent se résumer comme suit. 1° Toutes les parties du générateur sont cylindriques, avec pression de la vapeur s'exerçant de l'intérieur vers l'extérieur. Il n'y a aucune surface plane nécessitant des armatures. Toutes les parties sont accessibles soit directement, soit au moyen d'outils spéciaux comme il a été indiqué plus haut. 2° Tous les joints des tubes avec les coffres ou le cadre creux sont éloignés ou hors du feu, ce qui supprime les fuites. L'expérience a montré, en effet, qu'à la montée des fortes rampes le feu pouvait être poussé autant qu'il était nécessaire pour gagner du temps ou prendre de la surcharge, et qu'on pouvait, sans inconvénient, le laisser tomber à la descente des pentes voisines et alimenter. La vidange et le refroidissement rapides, opérés aux descentes de service en vue de permettre d'entrer dans la chaudière, n'ont pas présenté d'inconvénient. 3° Les réparations à prévoir consistent dans le remplacement de tubes brûlés ou usés. Cette opération se fait sans difficulté : dans le coffre supérieur, le mandrinage des tubes se fait au dudgeon dans les conditions courantes. Dans le coffre inférieur, la place manquerait pour manœuvrer le dudgeon à la manière habituelle ; l'ouvrier chargé du sertissage peut bien placer l'outil dans le tube, mais il lui est malaisé d'en actionner le tourne à gauche. Avec la disposition indiquée Pl. IX,