Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
604
STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU
POUR LES ANNÉES 1898 A 1903
suivre, d'adopter la règle actuelle des statistiques du travail, en faisant figurer dans les tableaux tous les accidents ayant occasionné une incapacité de travail de plus de 4 jours. Ces tableaux ne comprennent d'ailleurs pas les flambées de grisou plus ou moins importantes dont il n'est résulté aucun accident de personnes, et dont les documents officiels sont loin de mentionner la totalité. Les tableaux qui suivent se rapportent aux années 1898 à 1903. Le premier constitue un simple relevé chronologique des accidents. Il fait connaître qu'au cours de ces six années les victimes du grisou dans les mines françaises ont été au nombre de 35 morts et 79 blessés, soit une moyenne de 6 morts et 13 blessés par an. Le chiffre des blessés n'est d'ailleurs pas comparable à ceux qui ont été donnés pour les périodes antérieures, en raison de la différence que j'ai signalée ci-dessus dans l'établissement des statistiques. Si l'on s'en tient à la comparaison du nombre des' morts, on constate une amélioration considérable, puisque dans la période septennale 1891-1897 la moyenne de ce chiffre avait été de 12 par an, et qu'elle s'élevait jusqu'à 42 dans le relevé d'ensemble dressé pour les années 1876 à 1884. L'examen du second tableau conduit à la même conclusion. Le nombre moyen annuel des morts dues au grisou n'a été en effet, pour l'ensemble des six années 1898 à 1903, que. de 0,18 par million de tonnes extraites, et de 0,36 par 10.000 ouvriers (fond et jour), alors que les moyennes correspondantes de la période 1891-1897 atteignaient 0,43 et 0,88, chiffres déjà très inférieurs à ceux fournis par les statistiques plus anciennes. Cet accroissement remarquable de la sécurité au point de vue du grisou doit être attribué à l'amélioration constante de l'aérage des houillères, à l'extension de l'emploi des lampes et explosifs de sûreté, enfin à la surveillance de plus en plus étroite de l'atmosphère des mines sujettes
aux dégagements continus ou instantanés de gaz inflammables. La prohibition de l'allumage des coups de mine amorcés à la mèche au moyen du briquet et de l'amadou, préconisée par la circulaire ministérielle du 8 décembre 1899 (*), est venue apporter une garantie de plus en tendant à faire disparaître une cause d'accidents dont le dernier des tableaux qui suivent met en relief la fréquence relative.
605
(*) Annales des Mines, partie administrative, 9« série, t. VIII, p. 667.