Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
652
STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU
conformément aux ordres reçus, avait fait tirer les' coups de mine à la fin du poste de travail. L'accident n'aurait donc en lui-même comporté aucune suite, si la durée de plus d'une heure écoulée avant qu'on pût parvenir ân cadavre de la victime n'avait prouvé l'insuffisance de l'aérage, qui dut être amélioré. .■ Lé 15 mars 1900, à la fosse Lambrecht des houillères d'Anzin (Nord),l ouvrier a péri asphyxié dans les circonstances suivantes. Vers deux heures de l'après-midi, à 149 mètresde l'avancement parla perforation mécanique de la bowette du Nord de l'étage 360, un coffre, contenant un paquet de 2 kK ,500 de dynamite-gomme et 5 kilogrammes de grisoutine-gomme en deux paquets et demi, fit explosion en remplissant de fumées la bowette, alors longue de 402 mètres et aérée par une conduite d'air comprimé de 7 centimètres de diamètre, avec retour d'air par'.d'autres travaux. Un chef de poste et 3 ouvriers travaillaient à ce moment à enlever les déblais de coups de mine tirés précédemment, et 2 d'entre eux roulaient une benne en se dirigeant vers l'entrée du travers-bancs, quand la caisse d'explosifs sauta à 30 mètres devant eux ; le contrè-coup les renversa. L'un d'eux courut vers l'accrochage, et tomba plus loin à demi asphyxié, mais fut sauvé quelques instants après par des camarades ; le second retourna, sans aucun mal, au chantier »ù les lampes s'étaient éteintes, mais où l'air comprimé conservait l'atmosphère respirable. Un des hommes alors présents à ce chantier s'engagea ■dans la bowètte pour aller chercher de la lumière à l'accrochage, niais tomba en route, asphyxié parles fumées, et succomba. ■ . ■• L'air du travers-bancs ne contenait pas trace de grisou. La cause de l'explosion n'a pu être déterminée. Le coffre contenant les détonateurs au fulminate avait été vu pour la dernière fois à plus île 80 mètres de la caisse de dyna.mite ; il est vraisemblable que quelque imprudence a été
653
POUR LES ANNÉES 1898 A. 1903
..commise, mais l'enquètem'a pu faire la lumière sur ce .point. i Je mentionnerai enfin ici, poim mémoire, le grave .accident survenu le 28 novembre 1900 à la fosse Fénelon 4es houillères d'Aniche, où l'explosion d'un dépôt souterrain, contenant 133 kilogrammes de dynamite-gômme et 115 kilogrammes de grisoutine B, a fait 39 victimes, dont 21 morts. Cette catastrophe, qui a fait l'objet d'une note spéciale aux A nnales des Mines (*), ne rentre proprement parler, dans la catégorie des accidents considérés dans cette étude. Il est intéressant de constater, par le résumé qui précède, que le grisou ne tient plus, si l'on s'en rapporte du moins aux accidents mortels dont il est la cause, la première place dans les dangers qui ont leur siège dans l'atmosphère des mines. Il suffit, pour s'en convaincre, de mettre en regard, pour la période de six années qui a fait l'objet de cette étude, les 35 morts dues au grisou, et les 47 occasionnées par d'autres causes, et résumées dans le tableau suivant (**) : NATURE
DES
ACCIDENTS
Accidents de grisou. Autres accidents : A. Flambées j *° Inflammation de gaz autres que le grisou.. . ( 2° Inflammations de poussières B. Dégagements Dégagements instantanés d'acide carbonique.
TUÉS
BLESSÉS
35
79
1)
\ 1°
2« ;. 47
f
15
3° Fumées d'explosifs..
2 '
Les dégagements instantanés d'acide carbonique se sont montrés particulièrement dangereux au cours de ces dernières années, notamment dans les mines du Centre. Il est permis d'espérer que la réglementation récemment ap'*) 9 e série, t. XX, p. 321. I**) L'accident d'Aniche du 28 novembre 1900 n'y figure pas.