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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE
habitués à nous faire de l'autorité de la loi, et de ce que devrait être le travail législatif pour maintenir cette autorité ; en Nouvelle-Zélande, on paraît en juger tout autrement, dans un certain parti politique tout au moins, et plusieurs d'entre les États du continent australien suivent plus ou moins complètement la voie qui leur est indiquée par la Nouvelle-Zélande. Je rappelle d'ailleurs que c'est là une situation d'origine récente : jusqu'en 1890 la législation ouvrière de l'Australasie n'avait rien de bien spécial, et jusque-là les questions ouvrières avaient été résolues, comme en Angleterre, par l'entente entre des « trade-unions » fortement organisées et les patrons. Ce n'est qu'à la suite de la grande grève dite maritime qui, en 1890, affecta toutes les Colonies de l'Australasie, et qui se termina par une victoire du patronat sur les trade-unions (le différend portait précisément sur des questions relatives à la puissance que les trade-unions prétendaient s'arroger en face du patronat), que les Unions, renonçant à l'attitude traditionnelle des Unions anglaises, ont eu recours à l'action politique. Elles eurent, dès lors, au Parlement des porte-parole constituant le « labor party », qui, sans avoir la majorité, surent, par un jeu de bascule entre les deux partis qui se la disputaient, s'acquérir dans presque toutes les Colonies le pouvoir de dicter des lois accordant aux ouvriers les satisfactions que les trade-unions n'avaient pas encore pu leur assurer. Dans ces conditions, l'arsenal des lois, et tout particulièrement celui des lois ouvrières, des sept Colonies est fort compliqué, et cela d'autant plus qu'à peine votée chaque loi nouvelle est fréquemment amendée : pour n'en prendre qu'un exemple, je signalerai l'importante loi néo-zélandaise sur la conciliation et l'arbitrage, qui, en vigueur depuis le 31 août 1894, a, de 1895 à 1898, été amendée trois fois successivement, puis a été refondue le
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20 octobre 1900 dans l'espoir, sans doute, de lui donner une forme définitive ou tout au moins durable, et qui a déjà subi deux nouveaux amendements les 7 novembre 1901 et 20 novembre 1903. J'aurai à revenir dans la Suite sur le détail des dispositions de la plupart des lois qui touchent aux questions ouvrières dans les mines, soit qu'elles s'appliquent à l'ensemble des industries, soit qu'elles concernent seulement l'industrie minière; mais je crois utile d'en donner ici une énumération pour chacune des Colonies, avec l'indication sommaire des sujets dont elles traitent, lorsque leur titre ne l'indique pas suffisamment. On remarquera que, dans toutes les Colonies de l'Australasie, tout ce qui touche à la réglementation du travail dans les mines (durée du travail, repos hebdomadaire, etc.), à l'hygiène et à la sécurité des mineurs, à la surveillance administrative des travaux souterrains, et même au travail des femmes et des enfants dans les mines et leurs dépendances, est réglé d'une manière particulière, et à titre d'exception formelle au droit commun industriel, par des dispositions des lois sur les mines, par des lois sur la police des mines, ou même par certaines lois toutes spéciales (comme celles relatives au travail du dimanche dans les mines). Les exploitations minérales se trouvent de la sorte exclues en principe de toutes les lois applicables à l'ensemble des usines, manufactures, etc. (*), exception faite, bien entendu, de la loi d'arbitrage, qui comporte par son essence même des solutions différentes pour les différents cas ; tant il est vrai que, même dans les pays où l'on n'hésite pas à réglementer étroitement toutes les industries, on a dû reconnaître la nécessité de soumettre (*) Sauf des lois protégeant les salaires, ou encore de lois spéciales comme celles qui instituent la police des appareils à vapeur.