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CONDITION DES
OUVRIERS DES MINES EN
AUSTRALASIE
moins que le Parlement ne proroge la loi avant l'expiration de ce délai : or cela n'a pas eu lieu, le Parlement avant été dissous au début du mois de septembre 1902, alors que la Chambre haute était en train de discuter la prorogation de la loi, prorogation qui n'était d'ailleurs pas sans y soulever une opposition très vive et très nombreuse. Cette dissolution, et l'abrogation qui en résultait des dispositions en question, étaient l'objet de toutes les préoccupations du monde industriel durant mon séjour dans l'État de Victoria ; je ne crois pas que ces dispositions aient été depuis lors votées à nouveau par le Parlement. Voici en quoi elles .consistaient : le Gouvernement pouvait, à toute époque, décider la création, pour l'une quelconque des industries visées par la loi, d'un Comité chargé de fixer un tarif minimum de salaires (tarif à la journée, tarif aux pièces, ou tarif prévoyant l'un et l'autre modes de rémunération), une durée maximum do la journée de travail, et enfin une proportion maximum du nombre des apprentis par rapport aux ouvriers adultes ; et tout cela sous peine d'amendes pour ceux, patrons ou ouvriers, qui ne s'y conformeraient pas. Néanmoins la loi donnait à l'Inspecteur du travail du district le droit d'autoriser tout ouvrier âgé ou infirme à travailler pour un salaire moindre que le salaire minimum fixé, et au Ministre chargé de l'exécution de la loi celui d'autoriser tout ouvrier âgé de plus de vingt et un ans à travailler à titre d'apprenti. A la fin de 1900, il avait déjà été créé 27 Comités pour 27 industries différentes, et pendant l'année 1901 ainsi qu'au début de 1902, il en avait encore été créé un grand nombre de nouveaux ; chacun d'eux comptait de 4 à 10 membres, élus en nombres égaux respectivement par les patrons et par les ouvriers de l'industrie en question, et qui, une fois élus, choisissaient un président en dehors d'eux.
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Le fonctionnement de ces Comités, qui, en somme, différait peu de celui des cours d'arbitrage dont je viens de parler, a abouti, de même, à une élévation du taux des salaires dans presque toutes les industries. Les deux reproches principaux qui ont été adressés à ce système ont été fondés, d'une part, sur le tort considérable porté à certaines industries dans leur concurrence avec les industries similaires des Colonies voisines ou de l'étranger, et, d'autre part, sur l'impossibilité pour les ouvriers médiocres de trouver du travail, étant donné que la maind'œuvre est surabondante dans l'État de Victoria. On a, en outre, signalé que, dans un très grand nombre de cas, patrons et ouvriers s'entendaient pour ne pas appliquer la loi, et on a insisté sur la difficulté qu'il y avait à découvrir de semblables contraventions. Enfin j'ajoute que les fixations faites par ces Comités n'ont pas toujours été acceptées sans difficulté par les ouvriers intéressés ; je n'ai cependant pas connaissance de cas où ils se soient mis en grève à la suite de telles fixations. Je n'ai aucune appréciation personnelle à formuler sur cette loi, que je n'ai pas vu appliquer à l'industrie dont j'ai eu à m'occuper; je crois cependant pouvoir affirmer qu'elle a eu peu de succès, puisque, comme je l'ai dit, elle n'a pas été prorogée après expiration de la période d'application qui lui avait été assignée.
Telles sont les lois d'arbitrage obligatoire, ou les dispositions législatives analogues, qui sont intervenues en Australasie pour faire régler impérativement celles des conditions du travail que ne fixe point la loi, et que les tendances politiques ne voulaient plus admettre qu'on laisse débattre librement entre patrons et ouvriers, sous la menace éventuelle de grèves au cas où l'entente ne pourrait pas s'établir.