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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE
constaté, pour l'accomplissement de ces travaux dans les mines de l'Australasie, cette activité exceptionnelle ou « cette énergie constante et joyeuse », suivant le terme de M. Mather(*), qui devrait caractériser le travail des ouvriers bénéficiant du régime des 8 heures; et, loin de déclarer, comme ce commerçant anglais que cite JohnRae, qu'il a vu à Melbourne des ouvriers faisant en un jour autant de travail qu'on en aurait donné à faire à 2 ouvriers en Angleterre, je crois bien pouvoir affirmer que les ouvriers des mines australiennes ne produisent pas plus, tant s'en faut, que leurs camarades européens pendant une même durée. Houillères. — Pour les mineurs proprement dits, on peut essayer de citer quelques chiffres : l'abatage du charbon se pajr e dans les houillères de Nouvelle-Zélande et de Nouvelle-Galles du Sud, ainsi quej'aidéjk eu l'occasion de l'indiquer, de 2 sh. (2 fr. 50) à 4 sh. 2 d. (5 fr. 20) par tonne, dansun chantier normal de puissance moyenne, suivant la nature plus ou moins dure du charbon, suivant les facilités de l'abatage, et suivant que les piqueurs assurent ou non le chargement du charbon dans les bennes ; ce prix est d'ailleurs légèrement réduit par la dépense de poudre qui reste à la charge de l'ouvrier. Un piqueur abat, dans ces conditions, depuis 3 tonnes jusqu'à 8 tonnes par journée de travail (**). Dans un de nos bassins houillers français, on n'hésiterait pas, pour des chantiers se présentant dans d'aussi belles conditions, à ne payer l'abatage du charbon (chargement dans les bennes non compris) que de 0 fr. 35 à 0 fr. 50 la benne de 450 à 500 kilogrammes (avec déduction de la dépense d'explosif), (*) In John Rae, Eight Hours for H ork, préface. (**) J'ai cité ci-dessus (p. 309, note) la mine de EastGreta. où la « taxe» usuelle du piqueur est de 8.160 kilogrammes dans des conditions où on n'hésiterait pas à la fixer à 9 tonnes au moins chez nous.
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et à exiger des piqueurs une production individuelle de 15 à 20 bennes, soit de 8 à 9 tonnes par jour; on leur imposerait en outre l'exécution d'un boisage incomparablement plus complet que celui qu'exécutent les mineurs australiens, mais il est juste de dire que cette complication du boisage correspond à une moindre dureté du charbon, qui facilite l'abatage. On pourrait être tenté, pour préciser ces comparaisons, de mettre en regard les uns des autres les chiffres de la production annuelle ou journalière par ouvrier, tels que les fournissent les statistiques. Rien ne serait plus trompeur, car la régularité merveilleuse des gîtes exploités en Australasie et la facilité relative des opérations accessoires à l'abatage (boisage, roulage, extraction, triage et préparation mécanique du charbon, etc..) sont des conditions qui ne se retrouvent pas, même de fort loin (*), dans nos exploitations de couches de même puissance (2 à 3 mètres) que celles de Newcastle (N. G. S.) ou de Westport (N. Z.). C'est ainsi que dans ces bassins les piqueurs représentent jusqu'à 50 p. 100 du personnel total (fond et jour) des mines, alors que, dans nos bassins àcouches un peu puissantes du Centre de la France, ils en constituent à peine plus de 10 à 12 p. 100. Il faut donc se garder de conclure à une efficacité du travail des ouvriers australiens supérieure à celle des ouvriers de nos pays, de ce fait, par exemple, que, dans l'ensemble des bassins houillers de la Nouvelle-Galles du Sud, la production journalière ressort à 1 .6U0 kilogrammes par ouvrier du fond et du jour et à 2.000 kilogrammes par ouvrier du fond, alors qu'elle n'est en France que de 700 à 900 kilogrammes par ouvrier du fond et du jour et de (*) La production annuelle des houillères delà Nouvelle-Galles du Sud ressort en moyenne à 486 tonnes par ouvrier du fond et du jour, alors que, dans les principaux bassins européens, elle varie de 3C4 tonnes (Ecosse; à 171 tonnes (bassin du Gard).