Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
488
CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE
minima, respectivement pour les diverses catégories d'ouvriers dans les différentes régions. Voici les raisons qui nous ont décidés : Nous sommes convaincus que l'industrie des mines d'or de ce district industriel est, malgré un accroissement de la production de la mine d'or de Waihi, dans une situation languissante, et même qu'elle subit une dépression. Un grand nombre de milliers de livres ont été enfouis, en différents points du district, dans des travaux de reconnaissance qui n'ont pas été rémunérés jusqu'ici. Dans bien des cas, l'argent a été complètement perdu. Dans d'antres cas, la situation est si critique, qu'à moins que de nouveaux fonds ne soient versés pour permettre la continuation des reconnaissances dans l'espoir d'obtenir des résultats rémunérateurs, des Compagnies employant actuellement un nombre considérable d'ouvriers devront sombrer, et les ouvriers qu'elles occupent seront privés de leur emploi. Les circonstances sont déjà très suffisamment défavorables, et nous sommes convaincus que si, par l'effet de la sentence de cette Cour, les dépenses des travaux de reconnaissance se trouvaient accrues d'un sixième, les chances qu'il peut y avoir aujourd'hui de trouver de nouveaux capitaux pour continuer les reconnaissances seraient, dans bien des cas, anéanties. Cette Cour serait donc mal fondée, à notre avis, à accroître le taux des salaires de manière à ruiner, ou tout au moins à paralyser dans une large mesure, une industrie dont tant d'ouvriers tirent aujourd'hui leurs moyens d'existence, et dans laquelle tant de personnes ont engagé leurs capitaux. Les statistiques qui nous ont été fournies par le bureau du Warden (*), et qui indiquent, pour les douze derniers mois, le nombre des permis de recherches et des « claims » abandonnés, pour lesquels il a été accordé des sursis ou pour lesquels il a été donné l'autorisation de ne travailler qu'avec un nombre réduit d'ouvriers (**), ainsi que les témoignages recueillis au cours des débats et les indications fournies à la Cour par différentes. Compagnies, nous ont également prouvé que l'industrie des mines dans le district (*) Le Warden est le magistrat spécialement chargé de la police des mines et recherches de mines. (**) Ces différentes expressions ont trait à la législation spéciale des mines d'or de la Colonie, qui astreint celui qui veut conserver des titres à la propriété d'un gisement à y maintenir constamment en activité des travaux occupant au moins un nombre déterminé d'ouvriers.
CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE
489
d'Hauraki est dans une situation très critique, et que la Cour serait mal fondée, à moinsque de très puissants motifs ne l'y obligent, à augmenter les dépenses qu'il est actuellement nécessaire de' faire pour tenter d'assurer le développement de cette industrie. Or, de semblables motifs ne nous ont pas paru exister. Le taux minimum des salaires actuellement payés à la généralité des mineurs dans les régions autres que celle de Thames est, et a constamment été dans les quelques dernières années, de 8 shellings par poste. L'Union compte aujourd'hui plusieurs années d'existence comprenant en particulier la durée du dernier « boom » minier qui s'est produit dans ce district; et, jusqu'au jour où s'est produite la demande qui fait l'objet du présent débat, il ne s'était encore élevé aucune difficulté du fait d'accroissements de salaires réclamés par les mineurs. L'Union elle-même, par ses statuts qui ont été réenregistrés et votés à nouveau pas plus tard qu'au mois de décembre 1899, déclarait que le salaire minimum pour les mineurs travaillant au front de taille, dans un rayon de deux milles à partir du siège social de l'Union (Thames), devait être de 7 sh. 6 d. par jour, et de 8 shellings en dehors de ce rayon; et elle ajoutait que le taux des salaires, pour les différentes catégories d'ouvriers occupés aux opérations accessoires de l'exploitation, devait être conforme au taux couramment adopté à l'époque. On soutient aujourd'hui que ces indications ne traduisaient pas réellement l'opinion qu'avait alors l'Union, car elles n'étaient que la reproduction textuelle d'indications figurant précédemment dans les statuts antérieurs ; or non seulement l'Union a fait réenregistrer le 28 décembre 1899 les statuts contenant ces indications, mais encore, en juillet 1899, il a été présenté au Comité de conciliation, relativement aux mineurs alors occupés à Waihi parla .c Waihi Silverton Company », une demande tendant à l'obtention de ce même minimum de salaires. La cherté de l'existence a bien subi, dans les dix-huit derniers mois, une augmentation en ce qui concerne quelques articles ; mais un examen attentif des preuves qui nous en ont été fournies et des chiffres qui nous ont été produits montre, croyons-nous, que, dans l'ensemble, le prix de la vie dans chacune-des régions intéressées est en fait le même qu'il y a dix-huit mois. On soutenait également que la Cour devait se régler sur les dispositions delasentence deReefton (*), rendue en janvier 1900; (*) Le district de Reefton et celui d'Hauraki constituent ensemble